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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Utilisation de l’IA: une étudiante prend son professeur la main dans le sac

Photomontage Le Journal de Montréal
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Agence QMI

2025-05-29T17:19:29Z
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Un professeur de commerce à l’Université Northeastern, à Boston, s’est fait prendre par une étudiante après avoir demandé à ChatGPT de produire des sections d’un document qu’il a remis à ses élèves. L’étudiante, qui dénonce une hypocrisie, réclame un remboursement à son établissement scolaire. 

C’est en révisant des notes sur le comportement organisationnel que son enseignant lui avait remises en février qu’Ella Stapleton, étudiante en dernière année, s’est rendu compte que quelque chose clochait.

Dans le document, elle a découvert des instructions à ChatGPT: «Développer tous les domaines. Être plus précis et détaillé», selon ce qu’a rapporté le New York Times.

Et une liste de traits de leadership positifs et négatifs accompagnée d’une définition et d’un exemple faisait suite à la possible demande à l’intelligence artificielle.

L’étudiante s’est alors empressée de contacter l’une de ses collègues: «As-tu vu les notes qu’il a mises sur Canvas (plateforme de l’université)?»

«Il les a créées avec ChatGPT», a-t-elle suggéré.

«Oh, mon Dieu, arrête», a répondu son amie. «C'est quoi ce bordel?»

En poussant ses recherches, Mme Stapleton a trouvé plusieurs signes qui laissaient présager une utilisation fautive de l’intelligence artificielle: des textes déformés, des photos avec des parties du corps étranges et des fautes d’orthographe flagrantes.

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L’étudiante a par la suite déposé une plainte officielle à son université. Elle réclame un remboursement du quart de la facture totale de ses frais de scolarité du semestre, soit une somme de près de 8000 dollars américains.

«Il nous dit de ne pas l'utiliser, et ensuite il l'utilise lui-même», a-t-elle déclaré.

Une utilisation encadrée

L’utilisation de l’IA par les professeurs n’est cependant pas interdite. Rencontré par le journal new-yorkais, le vice-président de l’intelligence artificielle à la Southern New Hampshire University, le Dr Robert MacAuslan, a expliqué que «l’IA a le pouvoir de transformer l’éducation».

Le Dr MacAuslan pointe toutefois à un guide sur l’utilisation de l’IA que peuvent utiliser les professeurs, mais aussi les étudiants.

«Ces outils ne devraient jamais être utilisés pour faire le travail à leur place», a indiqué le docteur. «Ils peuvent plutôt être considérés comme des améliorations à leurs processus déjà établis.»

Dans le Guide rapide sur l'intelligence artificielle de l’université, il est listé une série de consignes à faire ou ne pas faire.

Dans le document, qui s’adresse aux professeurs, on indique qu'il est interdit de télécharger les travaux d’étudiants; de transmettre des données personnelles, telles que des noms; de copier/coller des productions de l’IA comme si on en était l’auteur et d’utiliser ces outils pour transmettre un retour aux étudiants en remplacement d’un commentaire écrit par un humain.

Il est néanmoins autorisé d’utiliser les outils de l’IA pour vérifier la grammaire, pour avoir un second regard sur son travail, pour clarifier des informations ou trouver des idées.

Lorsqu’on a recours à l’intelligence artificielle, il est recommandé de revérifier les informations qui ont été produites par l’outil conversationnel afin de s’assurer que les informations sont véridiques et à jour. Il est aussi conseillé d’être transparent et d’indiquer qu’on a utilisé un tel outil.

Les consignes peuvent toutefois varier d’une université à l’autre.

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