US Open | «La même énergie que Serena»: Leylah Fernandez signe une victoire avec son idole Venus Williams, qui lui fait un énorme compliment


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | Leylah Fernandez pourra se vanter à jamais d’avoir remporté au minimum un match avec une légende, une de ses idoles de jeunesse, la grande Venus Williams, au premier tour du tournoi de double féminin de l’US Open, jeudi.
Leylah pourra aussi se targuer pour toujours d’avoir passé du temps sur un terrain de tennis à échanger avec l’Américaine des mots d’encouragement et des conseils et à discuter de stratégie.

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Mais, surtout, elle pourra garder dans son cœur cet énorme compliment que lui a fait l’icône.
«Elle est la meilleure joueuse de double avec qui j’ai joué, hormis Serena. Nous avons le même style, je suis juste un peu plus grande!» a lancé Venus Williams – 6pi1po, contre 5pi6po pour la Québécoise – sur le court, peu après leur victoire de 7-6(4) et 6-3 contre nulles autres que les sixièmes têtes de série, l’Ukrainienne Lyudmyla Kichenok et l’Australienne Ellen Perez.

Le plan génial de papa Fernandez, mis en place lundi après le forfait de la partenaire de jeu initiale de sa fille, la Tchèque Marie Bouzkova, a porté ses fruits. À la recherche d’une remplaçante de dernière minute, le clan s’était mis en quête d’un numéro pour joindre l’aînée des Williams.
Par l’intermédiaire de son entraîneur, l’Américaine a accepté l’invitation.
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«La même énergie»
Ainsi, l’improbable duo composé d’une légende du sport désormais âgée de 45 ans et d’une petite mais tenace gauchère québécoise de 22 ans sa cadette a non seulement joué ensemble, mais il a gagné contre une paire expérimentée après seulement un entraînement.
«Elle a la même énergie que Serena, a aussi déclaré l’aînée des Williams peu après, en conférence de presse. Quand on a tiré de l’arrière 5-2 [en première manche], aucune de nous deux ne voulait laisser aller cette manche. Nous avons la même énergie en ce qui a trait à cette volonté de ne pas abandonner.»
«C’est le plus beau compliment qu’on m’a fait, je crois, a répondu une Leylah au grand sourire. Merci Venus! Ce sont de grands souliers à remplir.»

Venus semblait y tenir
Il y avait du monde, pour ce match, qui avait été déplacé dans l’immense stade Louis-Armstrong.
Les 14 000 places dans les estrades se remplissaient graduellement au fur et à mesure que la première manche avançait, mais, quand elles ont été presque pleines, le bruit était fort dans la grande enceinte.
Après tout, aucun Américain qui aime le tennis n’a oublié la légende Venus, même 17 ans après son dernier titre majeur en simple. Si Leylah voulait jouer avec Williams, beaucoup de monde à New York voulait voir jouer Williams.

Et Venus leur en a donné pour leur argent. À la mi-quarantaine, après une pause de 16 mois pour soigner des blessures, les jambes ne sont plus ce qu’elles étaient, mais elle a couru en fond de terrain, la grande championne aux sept trophées du Grand Chelem en simple. «J’avais pleinement confiance en elle au filet», a ajouté Leylah.
Souriante et ricaneuse
Trois jours après son élimination en simple – un match dans lequel elle a soutiré une manche à la 11e tête de série, la Tchèque Karolina Muchova –, Williams semblait encore avoir envie de jouer au tennis.
Souriante aux changements de côtés, parfois ricaneuse, on l’a souvent vue discuter de stratégie avec Leylah. Sur le court aussi: elles avaient eu peu de temps pour se préparer, ces deux joueuses aux palmarès différents, Venus comptant sept titres majeurs en simple et 14 en double féminin.
Alors, en début de match, elles ont remédié à la situation en prenant plusieurs secondes pour parler entre les points, leurs bouches recouvertes de leurs mains.

Leur chimie naissante était aussi apparente en conférence de presse, durant laquelle elles avaient toutes les deux un grand sourire.
Devant les journalistes après sa défaite en simple, lundi, Williams se disait heureuse d’avoir pu jouer sans douleur, pour la première fois depuis longtemps.
En fait, l’ancienne numéro 1 est même devenue émue quand elle a parlé de son bonheur retrouvé. Avec Fernandez, elle aura maintenant une chance de plus de fouler le court, à New York, samedi.