US Open | Sensationnel, Félix Auger-Aliassime renverse le troisième joueur au monde et passe en ronde des 16

FLUSHING, New York | Sensationnelle. C’est le mot qui décrit le mieux la performance de Félix Auger-Aliassime, samedi soir, face à la troisième tête de série de l’US Open, l’Allemand Alexander Zverev, qu’il a renversé en multipliant les coups gagnants devant une foule que le Québécois a ralliée à sa cause.

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Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu un Félix aussi confiant, aussi dominant, aussi agressif face à l’un de ces grands ténors du circuit.

Sa victoire de 4-6, 7-6 (7), 6-4 et 6-4 devant le finaliste de 2020, ici à New York, est d’ailleurs sa plus belle en termes de classement depuis trois ans. À l’époque, il avait battu Carlos Alcaraz à Bâle, alors que le jeune Espagnol venait tout juste d’accéder au sommet de la hiérarchie du tennis masculin.

C’est aussi sa meilleure en Grand Chelem depuis le début de sa carrière.

Et bien sûr, ce triomphe spectaculaire contre Zverev, un joueur qui l’avait pourtant battu six fois en huit occasions, avant samedi, confère du même coup à Auger-Aliassime son billet pour la ronde des 16 des Internationaux des États-Unis.

Félix n’avait plus atteint ce stade d’un tournoi majeur depuis Roland-Garros, l’an dernier.

«Non», a fait Auger-Aliassime en agitant son doigt vers la foule, une fois faites les salutations d’usage au filet. Il a porté sa main vers son oreille. Il voulait entendre les spectateurs crier encore plus fort.

Un peu de stress au début, mais...

Parce qu’il était de toute évidence ravi de sa performance, «FAA». Depuis deux matchs, on sentait qu’il avait du bon tennis dans les jambes et au bout de sa raquette. Mais c’était contre des adversaires moins bien classés: le Britannique Billy Harris, 151^e mondial, puis le Russe Roman Safiullin, 94^e.

Encore fallait-il qu’il confirme son bon niveau contre une grande tête de série. Un passage obligé, si l’ancienne sixième raquette sur l’ATP souhaite retrouver une place au soleil, parmi l’élite de sa discipline.

«C’est une bonne sensation. C’est une bonne sensation! a lancé Auger-Aliassime en entrevue d’après-match, sur le court. Je viens ici depuis 2018. Je suis encore jeune, mais ça fait quelques années. Il y en a peut-être qui me voient pour la première fois, mais je fais mon chemin...»

«Le travail n’est pas terminé. Le tournoi est encore en cours. Mais ça signifie beaucoup pour moi. Beaucoup de dur travail. Plusieurs années de dur travail.»

Bon, ce match n’avait pas tout à fait commencé comme il l’aurait souhaité. Rapidement, la 25^e tête de série a concédé son service, permettant à Zverev, 28 ans, de prendre les devants 1-0 dans la première manche.

Félix a brisé à son tour, mais il a de nouveau concédé son service. Puis le premier set, 6-4.

Mais on n’a pas ressenti de panique émanant du joueur de 25 ans.

Au contraire: il a commencé à se forger des avances à répétition sur le service de l’Allemand. Il a commencé à peinturer les lignes. Du coup droit, mais aussi d’un passing en revers qui mérite sa place parmi les jeux du tournoi et qui a fait bondir de leur siège les 14 000 spectateurs massés dans l’imposant stade Louis-Armstrong.

Finalement, il jouait vraiment bien

Félix a parfois été chanceux, c’est vrai, en accrochant la peinture blanche avec ses balles... ou le haut du filet. C’est ainsi qu’il s’est adjugé la deuxième manche au bris d’égalité, après avoir sauvé une balle de set sur son service.

Zverev n’a pas abdiqué, mais il a paru frustré par ce revirement de situation. L’Allemand a commencé à lancer sa raquette après certaines fautes directes, sous les huées de la foule, qui avait manifestement trouvé son favori.

Il est évident qu’il ne jouait pas son meilleur tennis, le troisième mondial. Après le match, il a expliqué avoir été embêté par les balles depuis son arrivée à New York. «C’est difficile, quand quelqu’un joue bien comme lui, agressif comme lui, et qu’on n’a aucune sensation», a mentionné Zverev.

L’ancien deuxième mondial a complètement échappé son service au premier jeu du troisième set et, devant un Félix qui a maintenu la cadence, il a été incapable de revenir de l’arrière.

Puis... Auger-Aliassime s’est offert trois balles de bris à 3-3, dans le quatrième set. La première a été suffisante. Félix n’a plus regardé derrière.

«Quand [Félix] joue bien, il joue vraiment bien. Quand il joue mal, il joue vraiment mal. Mais il est au troisième tour, alors, il doit bien jouer», avait dit Zverev, jeudi. 

L’Allemand avait raison: Félix joue bien, à New York. 

Voici Félix Auger-Aliassime de retour en ronde des 16 d’un tournoi majeur, après plus d’un an à en arracher dans ces grands événements.

Il affrontera le Russe Andrey Rublev, 15^e tête de série, lundi. Mais d’ici là, il peut savourer ce moment tant attendu.