US Open: dans une ambiance de feu, Félix Auger-Aliassime tient ses promesses


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | Félix Auger-Aliassime a levé le poing. La foule du stade 17 de l’US Open, plein à craquer, s’est levée, elle aussi.
Gagner quand il ne joue pas son meilleur tennis et savoir s’ajuster quand le plan A le laisse tomber?
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Ces deux objectifs, émis dans les derniers mois, dans les derniers jours, le Québécois venait de les appliquer à la perfection pour mener deux manches à zéro dans son match de premier tour, mardi, à New York.

Et Félix allait cocher une troisième case, en toute fin d’après-midi, en obtenant son billet pour le deuxième tour des Internationaux des États-Unis aux dépens du Britannique Billy Harris, un lucky loser classé 151e au monde, en l’emportant 6-4, 7-6(8) et 6-4.
Celle de battre les adversaires à sa portée, qu’Auger-Aliassime avait évoquée devant les journalistes, samedi.
Celle qui, trop souvent, était demeurée vierge dans les plus grands tournois de la planète, cette saison. Mais ce ne fut pas le cas cette fois.

Dans une ambiance «électrique»
Pour la première fois depuis 2022, «FAA» est donc passé au deuxième tour à Flushing Meadows, la terre de son plus beau parcours en Grand Chelem, réalisé un an auparavant en atteignant le carré d’as.
«Quelle atmosphère, après quelques années sans victoire ici! C’était électrique, merci!» a lancé «FAA» sur le court, tout en soulignant le brio de son rival du jour, qui «possède plusieurs armes dans son jeu».
Devant les quelques journalistes venus le rencontrer, le Québécois s'est ensuite dit «surpris» que les estrades aient été aussi remplies tout au long du match, ce qui a contribué à rendre l'ambiance particulièrement survoltée pendant ce match âprement disputé.
Non, Auger-Aliassime n’a pas été au sommet de son art tout au long des quelque trois heures qu’aura duré cette confrontation face à un rival qui n’a encore jamais percé le top 100, à 30 ans.

Il faut dire que la puissance de Harris, peu importe son classement et son palmarès, pouvait être par moments embêtante. À quelques occasions, le Britannique s’est ouvert le terrain contre le Québécois de 25 ans, qui, lui, a atteint le sixième rang mondial à ses meilleurs moments sur le court en 2022.
Félix a dû travailler
Félix a dû aller chercher chacune de ses manches. Il a brisé le Britannique tard dans le premier set, pour prendre les devants. Il a comblé un déficit d’un bris tard dans le deuxième, pour forcer la tenue d’un bris d’égalité.
Et il a dû aller rechercher un autre bris tard dans le troisième, même s’il avait été impérial pendant un moment, remportant neuf points de suite.
Mais Auger-Aliassime s’est accroché, s’est ajusté, s’est engagé dans de longues batailles en fond de terrain quand son premier service ne suffisait pas.
Les bras ouverts
À 1-0 au bris d’égalité de la deuxième manche, il a conclu un point joli construit d’un passing. Manifestement fier de ce soupçon d’orgueil et de ténacité, «FAA» a ouvert les bras pour inviter la foule, déjà en liesse, à l’applaudir.

Son clan, dont son papa, Sam, s’est pour sa part levé d’un trait.
Bien sûr, un match gagné ne fait pas un tournoi, encore moins en Grand Chelem, mais Félix semble avoir joué de la manière qu’il veut jouer mardi, à New York. De la manière qu’il sait qu’il doit jouer pour que son classement reprenne la pente ascendante.
Et, surtout, il a semblé prendre plaisir à le faire, le visage souvent fendu d’un large sourire ou l'air déterminé après un coup gagnant, invitant la foule à célébrer avec lui.

À lui de continuer sur sa lancée pour l’autre test qui l’attend jeudi, complètement différent, contre le vétéran français Gaël Monfils, 49e à presque 39 ans, ou le Russe Roman Safiullin, 94e mondial.
▶ La victoire de Félix signifie que quatre des six Canadiens en lice à New York sont passés au deuxième tour, à l'exception de Victoria Mboko et de Rebecca Marino, qui elle, était opposée à... Leylah Fernandez au premier tour. Un résultat de loin supérieur à celui de l'an dernier, alors que quatre des cinq représentants de l'unifolié en lice avaient rendu les armes dès leur premier match.