US Open: Après Montréal, Victoria Mboko est accueillie comme une reine à New York


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | Victoria Mboko était assise sur cette même chaise occupée plus tôt dans la journée par les Carlos Alcaraz, Venus Williams ou Iga Swiatek, dans la principale salle de conférence de presse du US Open, si grande qu’elle la faisait paraître toute petite. Celle réservée aux joueurs les plus demandés par les journalistes avant le début du tournoi.
La reine de Montréal avait maintenant son trône à New York, à sa première présence aux Internationaux des États-Unis comme professionnelle.
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Samedi, la Canadienne de 18 ans s’était aussi entraînée sur le Louis-Armstrong, ce grand stade aux 14 000 places où elle sera l’une des têtes d’affiche, lundi à 11h, contre la Tchèque Barbora Krejcikova, championne à Wimbledon l’an dernier.
Dire qu’il y a deux mois à peine, elle devait être repêchée comme lucky loser après sa défaite au dernier tour des qualifications pour pouvoir disputer à Wimbledon. Aujourd’hui, «Vicky» est la 22e tête de série d’un tournoi majeur.
Après Montréal, le monde
Et compte tenu de son âge, de son style et, sans doute, de cette candeur qu’elle dégage, New York semble déjà s’en être entichée.
Avant de se présenter dans la salle de conférence située sous l’immense stade Arthur-Ashe, l’adolescente de Burlington, en Ontario, avait aussi donné une entrevue à la célèbre BBC.
Bref, contrairement à ce que dit le slogan de Loto-Québec, une victoire dans un WTA 1000 comme l’Omnium Banque Nationale de Montréal, ça change le monde.

Mais ça ne semble pas avoir changé Victoria, la jeune joueuse souriante, sympathique, qui avait une expression en tête, qu’elle a répétée, pour décrire le tournant incroyable qu’a pris sa vie dans les deux dernières semaines.
«C’est cool!» a lancé «Vicky» avec ce même sourire qui a illuminé son visage pendant les quelque huit minutes qu’a duré sa conférence de presse, où elle a été questionnée notamment sur sa puissance et ses nombreuses victoires en trois manches à Montréal, par des journalistes d’un peu partout.
«Cool» d’être assise dans cette grande salle, «cool» d’avoir pratiqué sur l’un des terrains les plus connus au monde. «Il y a trois ans, j’avais joué ici chez les juniors, s’est-elle souvenue samedi. On avait seulement accès au centre d’entraînement intérieur.»
«Alors d’avoir pu découvrir les lieux un peu, de m’être entraînée sur le Louis-Armstrong, de voir le salon des joueurs, c’est vraiment cool. C’est un de mes tournois préférés, ici.»
Maintenant, place à la suite
Dans les jours précédents, «Vicky» a effectué le lancer protocolaire avant un match des Blue Jays de Toronto. Elle a participé au balado de l’ancien numéro 1 mondial Andy Roddick, Served. Elle a été présentée à des talk-shows.
Et ça aussi, c’était «cool».
Mais ses entraîneuses nous ont parlé de Mboko comme d’une jeune femme terre-à-terre, «pas très paillettes», et même dans la frénésie de New York, la Canadienne ne ressemblait en rien à une fille qui voulait se laisser emporter par le vent de frénésie qui tourbillonne autour d’elle, en ce moment.
Un titre prestigieux, ça peut changer une vie, mais c’est maintenant «du passé» pour Mboko, assure-t-elle.
«Ces expériences, elles étaient cool. Je souris quand j’y repense, mais vous savez, il y a tellement d’autres choses qui s’en viennent et j’ai très hâte de les vivre aussi.»
«Je suis heureuse. [...] Mais maintenant, j’ai hâte de jouer ici. J’ai hâte de jouer mon premier US Open», a affirmé Mboko avec la maturité d’une athlète qui sait bien qu’au tennis, on doit tout recommencer presque chaque semaine.