Urgences menacées: est-ce que Québec trouve que les vies en région n’en valent plus la peine la nuit tombée?

Le ministre de la Santé est catégorique: les déficits sont honnis dans le réseau de la santé, et ce, peu importe leur réalité. Au CISSS du Bas-Saint-Laurent, le déficit est de 34 M$.

Couper le café dans les réunions ne sera pas suffisant. Abolir près de 200 postes non plus.

Un des scénarios envisagés est de mettre la clé dans la porte de l’urgence de Trois-Pistoles et Pohénégamook de 20h à 8h, a rapporté Radio-Canada au cours des derniers jours.

Mais dans la vraie vie, on ne le sait pas quand notre corps décide de flancher.

Si l’urgence ferme, les services seront une soixantaine de kilomètres plus loin, soit à 40 minutes de route.

40 minutes de plus pour un AVC, pour une gorge qui se noue sous l’effet d’un allergène, pour un enfant qui convulse, pour une femme qui accouche rapidement.

40 minutes, c’est long quand il est question de vie ou de mort.

Dubé et Biron devraient faire un roadrip sur la 132 en hiver

Un détail semble encore échapper à Christian Dubé et à sa «top gun» de Santé Québec: l’étendue géographique et les conditions routières dans les régions (sans compter les orignaux sur la route!).

Voilà à peine 10 jours, la route 132 et l’autoroute 20 ont été fermées de Rivière-du-Loup à Rimouski pendant 24h. Les gens coincés dormaient dans des gyms à Trois-Pistoles... et on parle de fermer l’urgence? La glace, les lames de neige, la poudrerie: nos routes en hiver sont dangereuses, surtout la nuit! Et il faudrait condamner le monde à les affronter en situation d’urgence?

Fermer ces urgences risque aussi d’entraîner le départ de médecins de famille déjà difficile à recruter. C’est insensé!

Une médecine à deux vitesses: celle de la ville et celle de la ruralité

Le ministre de la Santé répète ad nauseam que les compressions budgétaires ne doivent pas affecter les services à la population. Mais de quelle population parle-t-il? Celle du 450? Du 514?