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Politique

Urgences: des patients passent 2 jours sur civière sans nourriture ni médicament

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TVA Nouvelles

2023-12-04T16:59:43Z
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Les trois dernières semaines ont été extrêmement pénibles dans les urgences du Québec au point où le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, commence à trouver la situation «dangereuse». 

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Lundi, à Montréal, sur la Rive-Sud et sur la Rive-Nord, les urgences affichaient des taux d’occupation de 200%. 

«N’importe qui sur l’île de Montréal en ce moment quand vous regardez la carte, c’est rouge à la grandeur. C’est plus que 150% de moyenne. Notre mission première, elle est un peu en danger en ce moment», explique le Dr Boucher en entrevue sur les ondes de LCN. 

«On a de la misère même à s’occuper des patients très malades. Des salles d’attente bondées, des gens qui quittent sans être vus. Ce n’est vraiment pas facile», ajoute-t-il. 

Ce matin, plus de 1000 patients dans toutes les urgences du Québec attendaient des lits d’hospitalisation.

«Les lits d’urgences représentent à peine 10% des lits des hôpitaux et c’est nous en ce moment qui avons jusqu’à 200% d’occupation. Il faut que les étages et les hôpitaux nous aident [sinon] nous aux urgences on ne peut pas s’occuper des patients très malades. Les hospitalisations à l’urgence nous empêchent de voir de nouveaux patients.»

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Il soutient que 15% des lits sur les étages sont pris par des patients qui n’ont plus besoin d’être à l’hôpital, mais qui n’ont pas de place dans la communauté, soit des centres de réadaptation ou des CHSLD. Ces lits ne peuvent donc pas être octroyés à des patients qui demeurent coincés aux urgences dans des conditions difficiles. 

«C’est presque toutes les urgences qui reçoivent le fardeau de cette surcapacité-là et c’est là que ça devient dangereux. Des patients qui sont dans les corridors et à qui on ne fait pas de signes vitaux pendant 8-10-12 heures... Quand on a 20 civières... c’est 15-20 heures sans recevoir de médicaments et sans être nourri», avertit-il. 

L’an dernier, la situation était moins pire avec la mise en place d’une cellule de crise, mais celle-ci a été dissoute. 

«En ce moment on a besoin de quelqu’un qui s’occupe du problème». 

Si les nombreux virus sont en cause, nous ne sommes pas encore dans la saison de l’influenza.

«On en voit des virus, mais les chances sont que ça va devenir pire avant de s’améliorer. On est très inquiets, car en ce moment c’est difficile de recevoir des soins de qualité surtout pour la région de Montréal, la Rive-Nord et la Rive-Sud. C’est très très bondé», conclut-il.

***Voyez son entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.***

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