Université Laval: une percée pour détecter la maladie de Parkinson grâce à un examen de la rétine
La rétine des personnes atteintes de parkinson répondrait différemment de celle des personnes bien portantes.

Jean-François Racine
Une équipe de l’Université Laval croit qu’il pourrait être possible de détecter la maladie de Parkinson grâce à un simple examen de la rétine.
Selon une étude publiée dans l’édition du mois de mai de la revue Neurobiology of Disease, ce groupe suggère d’envisager sérieusement cette piste inédite.

En effet, la rétine des personnes atteintes de parkinson répondrait différemment de celle des personnes bien portantes à des stimuli lumineux, révèlent les travaux de recherche.
Actuellement, le parkinson est diagnostiqué au moment où une personne consulte un médecin en raison de problèmes moteurs comme des tremblements.
Stade précoce
«La maladie est alors installée depuis plusieurs années et les neurones du cerveau impliqués dans la maladie sont déjà engagés dans un processus irréversible de dégénérescence», explique le responsable de l’étude, Martin Lévesque, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche CERVO.
L’enjeu est donc d’arriver à détecter le parkinson à un stade précoce de la maladie.
À son avis, la rétine offre une façon non invasive d’explorer le cerveau.
«Une réponse inhabituelle de la rétine à des stimuli lumineux pourrait être indicative d’une pathologie qui touche le cerveau », avance le chercheur.
Pour explorer cette piste, son équipe de recherche a recruté 20 personnes qui avaient reçu un diagnostic de parkinson depuis moins de cinq ans.
«Nous avons installé une électrode sur la paupière inférieure de chaque participant et nous avons enregistré la réponse de sa rétine à une série des flashes d’intensités, de fréquences et de couleurs différentes. Nous avons fait la même chose avec des personnes du même âge, mais en bonne santé», explique-t-il.
Des différences
Les tracés obtenus pour les personnes avec parkinson auraient une signature distincte de celle des autres.
L’équipe de recherche a effectué des tests similaires chez des souris transgéniques et les réponses sont également différentes, d’où leur conclusion encourageante.
Le parkinson se manifeste le plus souvent chez des gens âgés de plus de 60 ans et l’examen fonctionnel de la rétine pourrait se faire à partir de 50 ans pour prévenir la dégénérescence.
Selon Parkinson Québec, la maladie débute de façon insidieuse et évolue progressivement. Les symptômes varient d’une personne à l’autre.
La lenteur des mouvements, les tremblements, la rigidité des membres et la perte d’équilibre sont les symptômes les plus communs.