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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Université Harvard: le mauvais exemple vient du sommet

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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2022-12-23T16:30:00Z
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L’historien David Randall est le premier à oser dire que la reine est nue.

Je vous explique.

Quelle est l’université la plus prestigieuse, la plus célèbre au monde?

Ça se discute, mais on ne pourra pas vous donner entièrement tort si vous répondez: l’Université Harvard, à Boston.

Parcours

Harvard vient de nommer Claudine Gay à la présidence de l’institution. 

Traditionnellement, c’est un professeur qui accède à cette fonction.

On s’entend qu’il doit avoir eu un parcours exceptionnel.

David Randall s’est donc penché sur le CV académique de Mme Gay.

En date d’octobre 2022, elle avait publié 11 articles scientifiques, entre 1998 et 2017, et codirigé un livre.

Dans le monde académique, la codirection d’un livre, c’est lorsque, en compagnie d’un collègue, vous rassemblez des chapitres écrits par d’autres.

Ce n’est pas un livre écrit par vous.

En comparaison, l’un des prédécesseurs de Mme Gay, l’économiste Larry Summers avait publié autant d’articles qu’elle dans la seule année 1987, en plus d’avoir été Secrétaire au Trésor et économiste en chef de la Banque mondiale. 

Tous les autres présidents récents d’Harvard ont une feuille de route infiniment mieux garnie qu’elle.

Certes, dans ce milieu, les CV corrects sans plus sont la norme, mais ces gens ne s’attendent pas à être catapultés à la présidence de leur institution.

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Le CV de Mme Gay est si mince qu’on se demande même, dit Randall, comment elle a pu obtenir la permanence qui vient avec le titre de professeur titulaire.

Il donne lui-même la réponse massivement évidente. 

Mme Gay est une femme. Elle coche donc une première case positive selon le nouvel évangile de la religion EDI (équité, diversité et inclusion).

Elle est Afro-Américaine. Deuxième bon point.

Elle est d’ultra-gauche. Troisième bon point.

Politologue, elle a enseigné les «African-American Studies» et, plus spécifiquement, la participation électorale des Noirs américains.

Vous noterez en passant que, dans le monde académique d’aujourd’hui, les trans étudient... les trans, les gens issus d’une minorité ethnique X étudient... la minorité ethnique X, etc.

En fait, c’est TOUT le parcours de Mme Gay depuis plus de 20 ans qui s’explique par le traitement préférentiel lié au sexe et à la couleur de peau.

À chaque étape de son ascension, dit Randall, il n’était pas difficile de trouver des candidats ou des candidates plus qualifiés.

Ironiquement, son élévation à la présidence survient au moment où la Cour suprême des États-Unis se penche sur la constitutionnalité de la discrimination dite «positive» pour les admissions pratiquée... par Harvard.

Tabou

Bref, Randall la considère «embarrassingly unqualified» pour la présidence.

Tous le savent, mais personne ne le dit ouvertement.

Soulevez ces questions dans le milieu académique et écoutez le bruit des criquets.

Dans d’autres milieux aussi, voyez le nombre de gens qui doivent leurs postes récents non à leurs mérites, mais à la nouvelle religion de la diversité.

Joyeux Noël à tous et toutes. C’est un honneur d’être lu par vous.

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