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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Une zone en pleine revitalisation

Le quartier autour du site olympique s’est transformé depuis 20 ans et regorge d’histoire

Le parc Shougang, où se déroulent les épreuves de big air en ski acrobatique et en surf des neiges, est situé dans un quartier industriel revitalisé, notamment avec un nouveau pont au dessus de la rivière Yongding.
Le parc Shougang, où se déroulent les épreuves de big air en ski acrobatique et en surf des neiges, est situé dans un quartier industriel revitalisé, notamment avec un nouveau pont au dessus de la rivière Yongding. Photo Reuters, Mathias Bergeld
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2022-02-13T03:18:16Z
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PÉKIN | A priori, quand on s’avance au cœur du district de Shijingshan, ce qui était autrefois l’énorme secteur industriel de la capitale, on ne peut prétendre qu’on y a construit une gigantesque rampe sportive permanente. Pas plus qu’on n’y entrevoit le nouveau pôle d’entraînement des athlètes chinois. Bienvenue dans un nouvel univers jonché des vestiges du passé. 

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Par une journée grise, samedi, le nouveau quartier prenait des airs de 1919, moment auquel de grandes entreprises chinoises sidérurgiques s’y étaient installées. Jusqu’au début des années 2000, avant les Jeux d’été de Pékin, elles figuraient parmi les plus grandes pollueuses de la capitale et du pays. 

Photo Francois-David Rouleau
Photo Francois-David Rouleau

Ce coin à l’ouest de la vaste cité chinoise était en fait rendu un site honteux à l’approche des Olympiades de 2008. Il a représenté le royaume de l’acier et du métal du 20e siècle. Il était le principal responsable de la détérioration de la qualité de l’air et du smog dans la région. 

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À l’approche des projecteurs mondiaux, les autorités chinoises avaient donc décidé de déménager le complexe industriel. Les regards de la planète sportive ne devaient surtout pas se poser sur la laideur de ce quartier à haute densité industrielle. 

Ses tours de refroidissements de 70 mètres, sa centaine de hautes cheminées, ses réacteurs, ses gigantesques fournaises et ses bâtiments rugueux et délabrés ne rimaient pas avec les nouveaux objectifs climatiques internationaux, pas plus qu’avec les visions du Comité international olympique.  

Photo Francois-David Rouleau
Photo Francois-David Rouleau

Pôle d’emplois

Au plus fort de la période industrielle, huit entreprises y étaient établies. Près de 100 000 personnes y travaillaient. Le groupe Shougang, aujourd’hui appelé Capital Steel Corporation, avait environ 70 000 salariés et représentait le plus grand employeur privé de la capitale. Il avait édifié une véritable petite ville autour de ses massives installations. 

Mais avant les Jeux de 2008, l’entreprise a quitté Shijingshan pour aller s’installer à Tangshan, dans la province de Habei, situé à 180 kilomètres à l’est de la mégalopole. Cette expatriation a provoqué la déportation de milliers de familles. 

Selon des coupures de journaux et les informations tant locales qu’internationales, ces familles sont fières d’avoir participé à la revitalisation du district. Sans leur départ et l’organisation de deux olympiades, le secteur serait resté le même, synonyme de pollution. Cette cure de jouvence se voulait également un projet pilote pour d’autres régions semblables à travers la Chine.

Portes d’entrée de Pékin

Dans le plan de revitalisation original, la zone devait être rasée. Mais les firmes d’architecture ont convaincu les autorités de ne pas effacer près d’un siècle d’histoire. Avec l’injection de centaines de millions de dollars, elle est maintenant un important axe de transport vers le centre-ville de Pékin, en plus d’être un vecteur de développement.

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Photo AFP
Photo AFP

En 2019, les Chinois ont complété la construction d’un nouveau pont surplombant la rivière Yongding. Long de 639 mètres, le Shougang Bridge est le premier pont au monde à tours d’acier reliées par câbles. Les deux arches asymétriques symbolisent les portes d’entrée de la ville. 

Dans les rues menant à l’imposante structure du big air, certains vestiges sont restés figés dans le temps. Le modernisme s’entremêle au style industriel comme on l’observe dans les tendances en Amérique du Nord. 

Photo Reuters, Mathias Bergeld
Photo Reuters, Mathias Bergeld

Dans un milieu respectant la nature, les hôtels de luxe côtoient les distinctives tours de refroidissement. On y retrouve aussi des bureaux, des centres de conférence, des complexes commerciaux, un musée de l’histoire sidérurgique et même un parc aquatique. 

Le milieu laisse place à la créativité, aux loisirs et à la compétition. 

Le quartier général du Comité organisateur des Jeux de Pékin 2022 y est d’ailleurs implanté.

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