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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Une vie intelligente» au Théâtre Duceppe: une pièce pour conscientiser le public aux conséquences de l’intelligence artificielle

Dominique Leclerc dans une scène du spectacle «Une vie intelligente», au Théâtre Duceppe.
Dominique Leclerc dans une scène du spectacle «Une vie intelligente», au Théâtre Duceppe. Photo Danny Taillon fournie par le Théâtre Duceppe
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Photo portrait de Bruno Lapointe

Bruno Lapointe

2025-03-01T00:00:00Z
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Célébrée par certains et maudite par d’autres, l’intelligence artificielle s’est incrustée dans nos vies au fil des ans. Le théâtre Duceppe propose ces jours-ci un moratoire sur le sujet avec Une vie intelligente, spectacle permettant à l’auteure Dominique Leclerc de conscientiser le public à cette technologie «qui nous concerne tous»... qu’on en soit conscient ou pas.

Pas besoin d’ouvrir l’application ChatGPT pour user de l’intelligence artificielle. Vous avec l’habitude de demander à votre assistant Siri ou Google de planifier vos tâches ou de vous accompagner dans la réalisation de celles-ci? Que vous le sachiez ou non, c’est à une forme d’IA que vous faites appel chaque fois.

«Beaucoup de gens ne sont pas conscients qu’ils utilisent cette technologie», acquiesce Dominique Leclerc.

«On a tous nourri cette bête-là à nos dépens, on a contribué à son développement, alors ça nous concerne tous. Mais on ne nous a jamais demandé la permission et on n’a jamais été rémunéré non plus. Il faut essayer de comprendre ce qu’est l’intelligence artificielle, comment elle fonctionne et quelles sont ses conséquences», poursuit l’auteure et interprète de ce spectacle dont elle co-signe la mise en scène.

Ombres, danse et dialogues

Dans Une vie intelligente, présentement à l’affiche au Théâtre Duceppe, différentes techniques scéniques et scénaristiques sont utilisées pour décortiquer différentes facettes de l’intelligence artificielle, du théâtre d’ombres à la danse, en passant par les monologues, les dialogues et les saynètes.

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«Je voulais utiliser tous les moyens que permet le théâtre. C’est un peu comme quand on navigue sur internet; on voit de tout, les choses nous sont présentées de différentes manières et sur des tons qui varient. Et je voulais aussi mêler le documentaire et la fiction. La ligne entre les deux n’est pas toujours très claire, comme dans le monde actuel», explique Dominique Leclerc.

Le spectacle inspirera-t-il les spectateurs à repenser leurs habitudes technologiques? Dominique Leclerc le souhaite. Mais elle les invite tout de même à demeurer réalistes et à accepter que cette démarche ne les mène peut-être pas à une conduite exemplaire.

«C’est pratiquement impossible d’être parfait, mais l’important c’est de faire des choix éclairés. Dans le fond, je veux que les gens parlent de l’intelligence artificielle parce que, présentement, c’est l’absence de discussion à ce sujet qui me fait peur. Il faut sortir de notre mutisme», plaide-t-elle.


Une vie intelligente est présentée au Théâtre Duceppe jusqu’au 29 mars. En parallèle au spectacle, Dominique Leclerc présentera sous peu Posthumains, son premier long-métrage documentaire. Il sera disponible sur le site de l’ONF à compter du 13 mars.

Notre critique:

Proposition singulière s’il en est une, Une vie intelligente fait flèche de tout bois pour conscientiser les spectateurs à l’utilisation de l’IA et à ses conséquences, délestant par moments les codes du théâtre dit conventionnel pour prendre des airs de conférence ou même de colloque réservé aux initiés. Si le résultat demeure aussi intéressant qu’il est pertinent, il soulève moult questions sans toutefois éduquer ou démystifier ces technologies méconnues du spectateur moyen.

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