Une troisième perquisition en un mois à la boutique de champignons magiques FunGuyz

Jamais deux sans trois: pour la troisième fois en autant de semaines, les policiers de Montréal sont débarqués dans une boutique illégale de vente de champignons magiques, qui continue de rouvrir ses portes après chaque intervention policière. Un chien a aussi été abattu lors de l’opération.

Jeudi midi, plusieurs policiers et enquêteurs ont investi le commerce FunGuyz, situé sur la rue Ontario Est, près de l’avenue Papineau, afin de mettre un terme aux activités illicites qui s’y déroulent. Au moins un individu a été arrêté.

Selon nos informations, les policiers devaient non seulement confisquer la marchandise illégale du commerce, mais ils devaient également saisir l’immeuble en entier. Cette façon de faire se veut une ultime tentative pour empêcher les administrateurs de rouvrir la boutique au cours des prochains jours.

Dans le cadre de cette même enquête, les autorités ont mené une autre perquisition dans un logement situé dans un immeuble de condos au pied du pont Jacques-Cartier, à Longueuil.

Selon nos informations, lorsque les membres du groupe tactique d’intervention ont fait irruption, un chien agressif aurait été abattu par balle. Les coups de feu ont d’ailleurs déclenché une alarme de feu dans le bâtiment, nécessitant la présence des pompiers.

Personne d’autre n’a été blessé.

Récidive

C’était la troisième fois depuis la mi-juillet que le SPVM débarquait chez FunGuyz, ce commerce de vente de champignons hallucinogènes.

Le 11 juillet, les policiers ont mené une première perquisition dans les locaux de la boutique, quelques heures seulement après son ouverture officielle. Du matériel avait été saisi et quatre personnes avaient été arrêtées.

Malgré cela, les administrateurs avaient défié la loi en ouvrant à nouveau leurs portes moins d’une semaine plus tard.

• Écoutez l’entrevue avec Andy St-André, journaliste de TVA Nouvelles, à l’émission d’Alexandre Dubé via QUB radio:

La réouverture du commerce a amené les forces de l’ordre à y effectuer une deuxième perquisition, le 20 juillet. Mais encore une fois, faisant fi des consignes, le commerce avait rouvert ses portes à ses clients quelques jours plus tard.

Selon nos informations, durant l’enquête, les policiers ont remarqué que les responsables de la boutique auraient utilisé une fillette de seulement 10 ans pour faire de la livraison de champignons magiques à certains clients.

La vente et la possession de champignons magiques et de leurs substances actives, la psilocybine et le psilocybe, sont illégales en vertu du Code criminel canadien, à moins d’être autorisées à des fins thérapeutiques par Santé Canada.

Recours

Le propriétaire de l’immeuble en question, Gabriel Bachar Karaziwan, n’était pas encore au courant de la perquisition de jeudi lorsqu’il a été contacté par Le Journal en début d’après-midi.

Complètement dépassé, M. Karaziwan a refusé de commenter les activités illégales de ses locataires commerciaux, précisant tout de même qu’il a «hâte de prendre des vacances». 

Selon l’avocat en droit immobilier et commercial Me Manuel St-Aubin, un locataire qui utilise l’espace loué à des fins criminelles s’expose à une résiliation du bail et à une expulsion.

«Tout dépend de ce qui est inscrit dans le bail commercial. Chaque cas est différent. Mais même si ce n’est pas écrit, le propriétaire pourrait amener sa cause devant les tribunaux afin de résilier le bail», explique M^e St-Aubin.

Dans une telle situation, il recommande à tout propriétaire de consulter un avocat afin de se protéger.