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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Une surveillante poignardée mortellement par un élève dans une école en France

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2025-06-10T13:32:48Z
2025-06-10T15:17:03Z
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Une assistante d'éducation a été mortellement poignardée mardi dans l'est de la France par un collégien devant son établissement, un acte qui a suscité une émotion immense dans les sphères éducatives et politiques. 

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Emmanuel Macron a évoqué «un déferlement de violence insensé», assurant sur X que le gouvernement est «mobilisé pour faire reculer le crime».

Le premier ministre François Bayrou a souhaité devant les députés que le gouvernement travaille à «l'expérimentation» de portiques de sécurité à l'entrée des établissements scolaires.

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L'adolescent a été arrêté et placé en garde à vue après avoir «blessé grièvement une assistante d'éducation» de 31 ans avec un couteau lors d'un contrôle de sacs, a précisé la préfecture.

La surveillante, qui n'a pas survécu à ses blessures, était une ancienne coiffeuse qui travaillait au collège depuis septembre, et maman d'un petit garçon, selon l'une de ses cousines.

Le collégien de 14 ans «qui n'avait pas d'antécédents judiciaires», a été immédiatement maîtrisé par les gendarmes présents, a rapporté le procureur.

Le jeune avait été «l'objet en début d'année de deux exclusions temporaires pour perturbation de la classe» mais n'avait pas posé de difficulté depuis, a précisé la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne, venue sur place.

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«L'enquête nous dira s'il y avait un problème de santé mentale ou si c'est autre chose», a déclaré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, estimant que «la réponse ne peut pas être seulement sécuritaire».

Contrôles aléatoires de sacs  

Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France après une querelle en mars qui a provoqué la mort d'un adolescent de 17 ans devant un établissement du département de région parisienne.

Le ministre de l'Intérieur avait alors promis davantage de «dissuasion et de sanctions» aux abords des établissements scolaires après ce qu'il avait qualifié de «longue litanie» de rixes mortelles.

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Le contrôle de sacs de mardi était «prévu de longue date», a précisé le rectorat, soulignant qu'il n'y avait «pas de difficultés particulières» dans cet établissement.

Mme Borne a évoqué «des annonces que le premier ministre pourra faire dans les prochaines heures», «notamment sur une meilleure régulation de la vente de ces armes blanches».

L'agression a déclenché l'émoi, notamment au sein des responsables politiques et de la communauté éducative.

Fin mai, la vice-présidente de l'Assemblée Naïma Moutchou, qui a remis à M. Bayrou un rapport sur la détention d'armes blanches par des mineurs, estimait qu'elle est devenue «un phénomène» concernant «n'importe quel territoire» et des profils variés.

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Lors des questions au gouvernement mardi, elle a exhorté François Bayrou à agir, préconisant notamment «d'interdire strictement la vente et la détention de tout type d'arme blanche par les mineurs» et d'instaurer des peines minimales.

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Le premier ministre lui a répondu que le gouvernement lui confierait une mission pour que ses préconisations puissent être «réalisées». Il a aussi souhaité que le gouvernement travaille à «l'expérimentation» de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires, une piste jugée irréaliste par de nombreux professionnels de l'éducation, et dont M. Retailleau a relativisé mardi l'efficacité.

La leader d'extrême droite Marine Le Pen a déploré la «banalisation de l'ultraviolence, encouragée par l'apathie des pouvoirs publics à y mettre fin».

À gauche, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a appelé à «veiller à la santé mentale» des jeunes, en particulier des garçons, qui «s'enfoncent» dans la violence.

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Le porte-parole de la fédération de parents d'élèves Peep estime lui aussi que «le véritable problème est la santé mentale de nos jeunes». Il a réclamé «un meilleur encadrement (...) notamment en termes d'infirmières, médecins scolaires».

Côté syndical, des voix interrogent le rôle des surveillants dans ces opérations de contrôle. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a exprimé sa «colère de penser qu'une AED (assistante d'éducation, NDLR) était ainsi exposée, alors même que les AED ont une mission éducative et non pas de vigiles devant les établissements».

Entre le 26 mars et le 23 mai, 6 000 contrôles en France ont entraîné la saisie de 186 couteaux, et 587 conseils de discipline ont eu lieu au total pour détention de couteaux, selon le ministère de l'Éducation nationale.

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