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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Manoir Rouville-Campbell: une soixantaine de mariages annulés

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Camille Payant | Journal de Montréal

2022-03-11T05:00:00Z
2022-03-11T10:52:30Z
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Une soixantaine de couples se retrouvent sans endroit où célébrer leur mariage en raison de la fermeture sans préavis du manoir Rouville-Campbell, à Mont-Saint-Hilaire.

« J’oscille entre le mode solution, la panique et pleurer à chaudes larmes », raconte Anie Pier Létourneau, qui devait se marier au manoir en août prochain.

Mardi dernier, son copain Julien Chaumillon a reçu un appel de l’établissement lui annonçant sa fermeture définitive et immédiate.

Leur mariage, tout comme celui d’une soixantaine d’autres couples, ne pourra donc pas y être célébré.

Anie Pier Létourneau et Julien Chaumillon devaient se marier au manoir Rouville-Campbell cet été, qui vient de fermer ses portes.
Anie Pier Létourneau et Julien Chaumillon devaient se marier au manoir Rouville-Campbell cet été, qui vient de fermer ses portes. Photo courtoisie

Le couple Létourneau-Chaumillon doit se retourner sur un dix sous afin de trouver un nouvel endroit où prononcer ses vœux et accueillir ses 100 convives, certains venant de France.

« On est à cinq mois de préavis. Tout est déjà archi booké du vendredi au dimanche, de mai à octobre », précise Mme Létourneau. Elle a déjà contacté plus d’une cinquantaine de lieux, en vain.

« C’est difficile de déplacer ça à minuit moins dix. Dès que je l’ai su, je me suis mise sur le téléphone à la recherche d’un autre endroit. C’est un gros stress », affirme pour sa part Isabelle Ferland, qui a appris la fermeture du manoir lors d’un appel avec son fleuriste cette semaine.

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« Les demandes rentrent en quantité industrielle. [...] Les gens pleurent au téléphone », confirme Daniel Fortin, gestionnaire du manoir Maplewood, à Waterloo.

Difficile à trouver  

Alors que certains couples ont dû repousser leur mariage plusieurs fois depuis mars 2020 en raison de la pandémie, les futurs mariés pourraient avoir du mal à se trouver une salle similaire avec les mêmes commodités pour cet été.

C’est notamment le cas de Nancy Lefebvre et de Martin Huard, qui avaient réservé 23 chambres au manoir Rouville-Campbell pour leur mariage en mai, qui était initialement prévu l’an dernier.

« On est allé visiter des hôtels, mais il n’y a rien qui accote ça », se désole-t-elle.

En attendant, elle a réservé un espace dans un hôtel sur le bord de l’autoroute, à Saint-Hyacinthe.

« Pour ma nuit de noces, je vais être dans une chambre normale avec un petit bain. Il n’y a rien là-dedans qui a le cachet d’un mariage [...] Ma maison est plus luxueuse que l’hôtel où je vais aller ! », s’exclame Mme Lefebvre.

Fermeture subite  

« C’est le pire dossier que j’ai vu, où le couperet tombe aussi rapidement et aussi drastiquement », précise Daniel Fortin, qui est dans le domaine évènementiel depuis plus de 20 ans.  

Le manoir Rouville-Campbell, qui a déjà appartenu à Yvon Deschamps et Judi Richards, a été mis en vente pour 28 millions de dollars en octobre 2021.

De futurs mariés s’étaient par contre fait dire à l’époque par des employés qu’il était presque impossible que le manoir soit vendu avant leur mariage.

Si une telle transaction survenait, « cela [n’aurait] aucun effet sur les événements à venir puisque nous tenons à respecter les ententes déjà en place », avaient-ils alors affirmé, selon un échange de courriels consulté par Le Journal.

Le manoir Rouville-Campbell n’a toujours pas été vendu, mais les propriétaires, le Groupe Gestion G5, ont cessé leurs opérations. Les employés ont été mis à pied.

« Une annonce sera faite en juin. On ne peut pas entrer dans les détails de l’utilisation du manoir parce qu’on est sous des ententes confidentielles », précise Michel Desrivières, vice-président finances du groupe.

– Avec Kathryne Lamontagne

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