Une saison à la mémoire de son père décédé pour un gardien québécois


Richard Boutin
S’il connaît actuellement ses meilleurs moments en carrière chez les professionnels, Samuel Harvey est venu bien près de faire l’impasse sur la présente saison.
Le gardien natif d’Alma a eu la douleur de perdre son père, décédé d’un cancer cet été. «On lui a annoncé qu’il avait un cancer de stade 4 le 31 juillet, et 13 jours plus tard, il décédait, confie Harvey. Son décès subit a été très difficile à accepter, et le mois d’août a été infernal.»

Au chevet de son père, l’ancien porte-couleurs des Huskies de Rouyn-Noranda, avec qui il a remporté la Coupe Memorial en 2019, a jonglé avec son avenir au hockey. «Il y avait de grosses, grosses chances que j’arrête, mentionne-t-il. Je ne savais pas si j’allais jouer cette année. Avant de mourir, mon père m’a dit que ça ne faisait pas de sens que j’arrête, sinon j’allais devoir vivre deux deuils, soit son décès et le hockey. C’est grâce à mon père, si je suis capable de jouer au hockey. Il fabriquait une patinoire dans la cour arrière de la maison et me transportait à mes entraînements et mes parties. J’ai décidé de continuer.»
«Avant de prendre ma décision, j’ai beaucoup parlé à ma famille, de poursuivre Harvey. Je suis très proche de ma mère et de mes sœurs et je voulais être là pour elles. On se parle tous les jours depuis mon retour en Italie.»
Harvey, son épouse et sa fille sont retournés en Italie en septembre. «Nous sommes arrivés plus tard que prévu, mais les gars comprenaient la situation, raconte-t-il. Me retrouver dans un environnement de hockey m’a aidé à traverser ces moments difficiles. Ce décès inattendu a bouleversé nos vies et changé mes perceptions.»
Contrairement à ses célébrations d’après-match (voir autre texte), qui ont soulevé les partisans des Foxes de Bolzano le 15 janvier, Harvey a discrètement une bonne pensée pour son père après chaque victoire.
«Je fais un signe vers le ciel après chaque victoire. C’est grâce à lui, si je joue au hockey.»
Pendant la saison morte, Harvey et sa famille reviennent en Abitibi. «Rouyn-Noranda a été très important pour moi. Nous avons gagné la Coupe Memorial, et c’est là que j’ai rencontré mon épouse. Ma femme fait de gros sacrifices pour me suivre en Italie. Je suis vraiment chanceux.»
À Rouyn-Noranda, Harvey retrouve également son entraîneur des gardiens, Dany Sabourin.