Une robe de mariée... verte: «C’était tellement absurde. C’était plus gros que moi comme situation»
La boutique Champagne!, de Saint-Hyacinthe, a confectionné une robe de mariée verte – et non blanche! – à quelques jours de son mariage
Kathryne Lamontagne et Richard Olivier
Des clientes de la boutique Champagne!, à Saint-Hyacinthe, auraient perdu des milliers de dollars et se seraient parfois même retrouvées sans leur robe de mariage, et ce, à quelques jours à peine de leurs noces, a découvert notre Bureau d’enquête. Voici leurs témoignages.
Une future mariée de Montréal qui a fait confiance à la boutique Champagne! pour lui confectionner la robe blanche de ses rêves s’est plutôt retrouvée avec une tenue vert lime et 3000$ de moins dans ses poches, à quelques jours de ses noces.
• À lire aussi: Mariages de l'horreur: quand la robe rêvée devient le pire cauchemar
Andrée-Anne Hallé avait une idée bien précise de la robe qu’elle porterait, au moment d’unir sa destinée à son amoureux. À la fin de l’année 2022, elle entre chez Champagne!, mais aucune des robes sur le plancher ne la convainc. La copropriétaire de l’endroit, Claudy Tessier, lui propose alors de lui en créer une, sur mesure, qu’elle pourrait louer, question d’économiser.
«Elle a dit: “Je la vois, la robe que tu as en tête.” Elle a même dessiné la robe. J'ai fait: c'est exactement ça. C'était exactement ça que je voulais! [...] Elle m’a montré les tissus, le type de blanc, c'est comme: wow!», se souvient-elle.
La future mariée accepte cette offre alléchante, paie la facture de 2500$ et quitte la boutique... sans que personne ne prenne ses mesures. Andrée-Anne Hallé signifie plus tard la situation à la boutique, qui lui répond de ne pas s’inquiéter, qu’il s’agit là d’une grandeur «standard» et que la prise de ses mesures «n’est pas absolument nécessaire».
Une petite «créativité»
Un premier essayage est prévu le 4 juillet 2023. Mais la robe n’est pas prête et le rendez-vous est repoussé au mois suivant, à trois semaines du mariage.
Au moment de l’essayage, Claudy Tessier informe alors la future mariée qu’elle s’est permis une «petite liberté créative»: tout le bas de sa robe allait être... vert. Pourtant, jamais il n’avait été question que la tenue soit d’une autre couleur que le blanc.

«C’était tellement absurde. C'était plus gros que moi comme situation. Je n’étais même pas capable d’être fâchée», se souvient la future mariée, encore abasourdie.
Face au mécontentement d’Andrée-Anne Hallé, Champagne accepte de retravailler la robe... mais pour 500$ supplémentaires. Les noces arrivant à grands pas, la future mariée accepte.
Pas assez de tissus
Les deux parties se redonnent donc à nouveau rendez-vous, quatre jours avant la cérémonie. Mais lors de l’ultime essayage, la déception est totale: la robe tombe constamment sur le dos, ce qui expose en tout temps la poitrine de la future mariée.

Claudy Tessier se serait défendue en affirmant qu’elle avait «manqué de tissus» pour compléter la robe. Pour la cliente, c’en est trop. La confiance n’y est plus.
La future mariée s’est donc rendue dans une autre boutique, où elle a finalement trouvé sa robe... à quelques heures à peine de son mariage. Dans les mois suivant son mariage, Andrée-Anne Hallée a déposé une poursuite aux petites créances contre Champagne!
«Marge de manœuvre»
Dans une déclaration écrite, la boutique Champagne! se défend en affirmant que les designers ont une «certaine marge de manœuvre dans la conception et confection des robes», un fait connu et «apprécié» de sa clientèle.
L’entreprise reconnaît qu’il arrive «à l’occasion» que des clients soient «mécontents», par exemple «parce que certaines décisions artistiques ne leur conviennent pas».
Dans de tels cas, Champagne! «s’efforce d’offrir une solution adéquate», notamment «en réajustant la robe en fonction des demandes formulées», dit-elle.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.