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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Une réouverture marquée par la pénurie de main-d’œuvre

Des restaurateurs doivent limiter leurs heures d’ouverture, faute d’employés

Denis Guiol, le chef de La Bêtise, dans l’arrondissement de Verdun à Montréal, était visiblement heureux de mettre la table pour ses premiers clients qui se présenteront aujourd’hui lors de la réouverture des restaurants, après une pause forcée d’un mois.
Denis Guiol, le chef de La Bêtise, dans l’arrondissement de Verdun à Montréal, était visiblement heureux de mettre la table pour ses premiers clients qui se présenteront aujourd’hui lors de la réouverture des restaurants, après une pause forcée d’un mois. Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2022-01-31T05:00:00Z
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Les restaurateurs ont mis les bouchées doubles pour enfin rouvrir leurs salles à manger aujourd’hui, tout en composant, potentiellement, avec l’absence de plusieurs milliers d’employés et une chaîne d’approvisionnement ébranlée.

• À lire aussi: Nouveaux assouplissements: voici ce qui sera permis dès lundi 

  • Écoutez l'entrevue avec Martin Guimond, propriétaire du Resto-bar Saint-Bock à Montréal sur QUB radio :   

«Tout le monde se cherche un emploi qui est stable. Habituellement, la restauration, c’est un secteur stable. [...] Là, on ne sait jamais quand une fermeture nous pend au nez», reconnaît Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ).

La Santé publique a donné le feu vert pour que les salles à manger reprennent du service — après avoir été fermées pendant un mois — à 50% de leur capacité avec deux résidences par table ou quatre personnes maximum.

Mais la rareté de la main-d’œuvre vient encore mettre des bâtons dans les roues des restaurateurs. L’été dernier, environ 12 000 employés étaient recherchés dans le domaine, et il est possible que cette donnée soit à la hausse, selon Martin Vézina.

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«Ça limite nos heures d’ouverture. On aimerait ça ouvrir sept jours, le midi, le soir, mais le staff ne peut pas travailler sept jours», conçoit Douglas Tan, propriétaire des restos La Bêtise.

Au Jacopo, dans le Vieux-Montréal, ce sont surtout les employés en cuisine qui manquent à l’appel. «J’ai des gens qui font le travail de deux à trois personnes», illustre la maîtresse d’hôtel Leila Verdone.

Une chaîne mise à mal

Pour l’heure, aucune embûche majeure n’a été observée pour l’approvisionnement en nourriture, mais certains gestionnaires éprouvent des difficultés pour l’alcool.

«[Les fournisseurs] recommencent la production, mais eux aussi ils ont fait plein de mises à pied», dit Douglas Tan.

Il est par ailleurs trop tôt pour savoir si les convois des camionneurs heurteront les restaurateurs.

«C’est toute la chaîne bioalimentaire qui est sous l’industrie du camionnage. Pour le moment, on n’a pas entendu encore de bris de service», relève Martin Vézina.

Parallèlement, une hausse d’au moins 20% du coût des produits laitiers est attendue en février, rapporte Dominic Laflamme, propriétaire du Heirloom, de l’État-Major et du Quartier général.

«Quand t’as une pizzeria, tu n’as pas beaucoup de produits qui n’ont pas de fromage dessus», souligne celui qui dit avoir pu garder l’ensemble de ses employés depuis sa dernière fermeture.

Pas comme avant

Au centre-ville de Montréal ainsi qu'ailleurs, des commerçants devront patienter avant de retrouver travailleurs, touristes et étudiants universitaires, rappelle Martin Vézina.

«On a hâte que la vie reprenne son cours normal pour que, justement, on ait une clientèle. [...] Ça fait du bien de voir les gens marcher dans le Vieux-Port», mentionne Leila Verdone. 

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  • Écoutez l’entrevue de Benoit Dutrizac avec Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'Association des Restaurateurs du Québec, sur QUB radio:

Le jeu du yo-yo  

15 mars 2020

Fermeture des centres d’entraînement et capacité maximale des restaurants réduite à 50%. 

24 mars 2020

Fermeture de tous les services sauf les services essentiels. 

15 juin 2020

Reprise de la restauration sur place (maximum 10 personnes de trois ménages différents) pour certaines régions. 

22 juin 2020

Les gyms rouvrent.  

1er au 16 octobre 2020

Les régions catégorisées rouges doivent fermer leurs salles à manger. Les gyms ferment le 8 octobre.  

8 février 2021

Réouverture des commerces non prioritaires.

1er avril 2021

Les restos ferment leurs salles à manger. 

28 mai 2021

Ouverture des terrasses extérieures des restaurants. 

20 décembre 2021

Les gyms ferment et les restos peuvent ouvrir entre 5 h et 22 h. 

31 décembre 2021

Fermeture des salles à manger. 

31 janvier 2022

Réouverture des restos.  

– Recherche: Marie-Pier Roy, Le Journal de Québec

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