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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Une rencontre Trump-Poutine prévue «dans les prochains jours», selon le Kremlin

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AFP

2025-08-07T08:28:25Z
2025-08-07T12:17:23Z
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Le Kremlin a annoncé jeudi qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump était prévue «dans les prochains jours», tout en écartant pour l’heure un sommet à trois avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, qui insiste pour négocier directement avec le président russe.

• À lire aussi: Guerre en Ukraine: Trump prêt à rencontrer Poutine «très bientôt»

M. Poutine a estimé que les «conditions» n’étaient pas réunies pour un tête-à-tête avec M. Zelensky. Moscou avait précédemment indiqué qu’une telle rencontre n’avait de sens qu’en phase finale des négociations de paix.

Le président américain Donald Trump avait lui aussi évoqué mercredi une possible rencontre «très bientôt» avec son homologue Vladimir Poutine, ce qui constituerait une première depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.

M. Trump avait repris le contact avec M. Poutine dans l’espoir de mettre fin rapidement à l’offensive russe en Ukraine lancée en 2022, mais il s’est montré de plus en plus frustré ces dernières semaines. Il a lancé à la Russie un ultimatum qui expire vendredi, lui sommant de trouver un accord avec l’Ukraine sous peine de sanctions sévères.

«À la suggestion de la partie américaine, un accord de principe a été conclu pour organiser un sommet bilatéral dans les prochains jours», a annoncé jeudi le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

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Selon lui, cette rencontre pourrait se tenir «la semaine prochaine» et M. Poutine a précisé que les Émirats arabes unis étaient l’un des endroits envisagés pour l’accueillir.

«Nous avons beaucoup d’amis qui sont prêts à nous aider à organiser ce type d’événements. L’un d’entre eux est le président des Émirats arabes unis», a déclaré M. Poutine aux côtés du président émirati, Mohammed ben Zayed, qu’il recevait au Kremlin.

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Pas de rencontre avec Zelensky

M. Ouchakov a en revanche indiqué que Moscou n’envisageait pas pour l’heure de rencontre à trois entre Donald Trump, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, un format qui a été proposé par Washington.

Et concernant un sommet Poutine-Zelensky, le dirigeant russe a dit «n’avoir rien contre» à condition que «certaines conditions» soient réunies. «Or, malheureusement, nous sommes encore loin de ces conditions», a-t-il affirmé.

M. Zelensky avait encore insisté jeudi matin pour qu’une telle réunion soit organisée, la qualifiant de «priorité claire» pour l’Ukraine.

Cette soudaine accélération diplomatique intervient à la suite de la visite à Moscou mercredi de l’émissaire spécial du président américain, Steve Witkoff, qui s’est entretenu avec Vladimir Poutine.

Le président ukrainien s’est de son côté entretenu mercredi soir au téléphone avec Donald Trump, une conversation à laquelle ont aussi participé plusieurs dirigeants européens.

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M. Zelensky a insisté pour que les Européens soient inclus dans les négociations de paix sur l’Ukraine, desquelles ils ont jusqu’à présent été tenus à l’écart malgré les tentatives de Paris, Berlin et Londres de les influencer.

«L’Europe doit donc participer au processus», a plaidé M. Zelensky jeudi.

Le dirigeant ukrainien et le chancelier allemand Friedrich Merz ont néanmoins «loué» lors d’une conversation téléphonique «les efforts de médiation» de Donald Trump, selon Berlin.

M. Zelensky a aussi indiqué avoir informé jeudi le président français Emmanuel Macron des derniers développements lors d’un appel téléphonique. «Nous coordonnons nos positions et nous estimons également nécessaire que l’Europe adopte une position commune», a-t-il dit.

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Menace de sanctions

La dernière rencontre en chair et en os entre le dirigeant américain et Vladimir Poutine avait eu lieu en 2019 en marge d’un sommet du G20 au Japon, mais c’est surtout leur sommet de juillet 2018 à Helsinki qui est resté dans les mémoires.

Ce regain d’activité diplomatique intervient à la veille de l’expiration d’un ultimatum des États-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit. Dans l’immédiat, il n’est pas clair si cet ultimatum est encore d’actualité.

Les pays qui commercent avec la Russie sont visés, comme l’Inde et la Chine. M. Trump a déjà annoncé jeudi porter à 50% au lieu de 25% les droits de douane sur les importations venues d’Inde, en raison des achats indiens de pétrole russe.

Malgré les efforts diplomatiques américains, rien n’indique que la Russie a abandonné ses conditions pour mettre fin à son assaut.

Elle réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN. Des conditions inacceptables pour Kyïv.

Moscou a indiqué à plusieurs reprises vouloir discuter plus largement avec Washington de l’architecture de la sécurité en Europe, et notamment de l’expansion de l’OTAN aux frontières russes.

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