Une rare soirée parfaite au Centre Bell


Jonathan Bernier
Nombre de fois cette saison, le Canadien a reçu des taloches. Les partisans sont souvent sortis du Centre Bell déçus ou en beau fusil.
Ça aura pris 53 matchs, mais on a enfin eu droit à la première soirée parfaite de la saison: une victoire à sens unique de 5 à 0.
Y’a pas de quoi s’énerver, diront certains. C’était juste les Ducks. Une pauvre équipe qui occupe le 30e rang du circuit Bettman.
C’est vrai. Mais ce n’était quand même pas gagné d’avance, considérant que les quatre dernières fois où le Canadien s’était mesuré à une formation dans une situation pire que la sienne, il avait subi la défaite.
Même Brandon Gignac a participé à la fête en marquant son premier but dans la LNH.
Le duo de l’heure?
Mardi soir, Nick Suzuki et ses compagnons de trio se sont assurés qu’un scénario gênant ne se reproduise pas.
Nommé troisième étoile de la dernière semaine dans la LNH, le capitaine du Canadien a poursuivi sur sa lancée.
Il a ajouté deux buts et une passe à sa fiche, ce qui lui a permis de porter à huit sa séquence de matchs avec au moins un point.
Juraj Slafkovsky a également terminé la soirée avec trois points. Le Slovaque est maintenant moins prévisible. Le fait qu’il décoche désormais plus de lancers force l’adversaire à être sur le qui-vive lorsqu’il s’empare de la rondelle.
Le gardien ne peut plus tricher, par crainte que Slafkovsky choisisse de tirer, ce qui rend ses passes transversales encore plus efficaces. C’est de cette façon qu’il a alimenté Suzuki lors des trois derniers buts qu’il a préparés pour lui.
Slafkovsky a maintenant récolté au moins un point à ses six dernières sorties. Ça roule sur un moyen temps. D’ailleurs, l’attaquant de 19 ans a récolté 19 points à ses 22 derniers matchs. C’est un de plus que le total de ses 70 premières rencontres dans la LNH.
Domination complète
La première unité du Canadien a complètement dominé ce match. À eux trois, Slafkovsky (7), Suzuki (9) et Cole Caufield (15) ont effectué 31 tentatives de tirs.
C’est à se demander s’ils ont mis les patins en territoire défensif une seule fois.
Il faut dire qu’en plus de leur tour régulier à forces égales, ils ont été mandatés, en compagnie d’Alex Newhook, à jouer pratiquement toutes les secondes de l’attaque massive montréalaise.
La deuxième unité a été limitée à des miettes (une cinquantaine de secondes sur 10 minutes). Disons qu’avec Josh Anderson, Jesse Ylönen et Tanner Pearson, on descend en qualité.
C’est le fun à voir, mais, au risque de se répéter, ça démontre un manque de profondeur flagrant en attaque chez le Tricolore. Mine de rien, Slafkovsky et Suzuki ont marqué 11 des 15 derniers buts du Tricolore.
Michael Pezzetta, Joel Armia, Jake Evans et Gignac sont les seules exceptions.
Soulagement pour Primeau
Oui, les Ducks ont été une proie facile. La plus belle preuve en est les 13 lancers qu’ils ont dirigés sur Cayden Primeau. Le Canadien n’avait pas accordé moins de 20 lancers à l’adversaire depuis le début de la campagne. Pas plus qu’il n’avait blanchi l’adversaire.
C’est une soirée qui fera assurément le plus grand bien à Primeau. Jusque-là, le gardien américain avait subi la défaite à chacun de ses trois matchs au Centre Bell, avec une moyenne de buts alloués de 5,09 et un taux d’arrêts de ,856.
Mardi, il a signé le premier jeu blanc de sa carrière.