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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

«Une question d'argent»: la défense de P. Diddy s’en prend aux victimes présumées

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AFP

2025-06-27T19:26:04Z
2025-06-28T00:10:00Z
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Les victimes présumées de P. Diddy sont des femmes motivées par «l'argent», ont soutenu vendredi les avocats du magnat du hip-hop lors de leur plaidoirie finale à son procès pour trafic sexuel marqué par des semaines de témoignages bouleversants.

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Marc Agnifilo a balayé devant les jurés du tribunal de Manhattan, à New York, le tableau présenté par l'accusation, à savoir celui d'un homme violent, dominateur, qui se servait de son pouvoir et de sa fortune pour alimenter un «climat de peur» et contraindre les femmes à se soumettre à des marathons sexuels humiliants.

La vedette du rap, 55 ans, est un «entrepreneur noir ayant réussi sans l'aide de personne» et qui a entretenu des relations «compliquées» avec ses accusatrices, mais au bout du compte des «histoires d'amour» consenties, a fait valoir l'avocat.

«Il ne s'agit pas d'une question de justice. Il ne s'agit pas d'un crime. Il s'agit d'une question d'argent», a-t-il martelé, la défense soutenant que les accusatrices avaient bénéficié de leur relation avec P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, et étaient consentantes pour participer à des marathons sexuels au cœur de cette affaire.

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La chanteuse de R&B Casandra Ventura, de son nom d'artiste Cassie, et «Jane», une femme restée anonyme, ont raconté en détail comment elles avaient été contraintes de se livrer à des marathons nommés «freak-offs» avec des hommes prostitués, dans des mises en scène chorégraphiées, afin de satisfaire les désirs du rappeur qui se masturbait ou filmait.

«Il ne s'agissait absolument pas de choix libres», avait répété, cinq heures durant jeudi, la procureure Christy Slavik, précisant que les victimes présumées «étaient droguées, badigeonnées d'huile, épuisées et avaient mal».

P. Diddy «n'acceptait pas le "non" comme une réponse possible», avait-elle insisté en rappelant le contrôle qu'il exerçait sur son ex-compagne «Cassie» et les loyers payés pour son autre ex, Jane, devenue financièrement dépendante du rappeur.

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«Cassie est tout sauf idiote. Sa fortune avoisine les 30 millions de dollars. S'il y a un gagnant dans cette affaire, c'est bien elle», a rétorqué vendredi M. Agnifilo aux jurés qui devront déterminer le sort du fondateur de la maison de disques Bad Boy Records.

«Libre de partir»?

Ex-compagne de P. Diddy pendant une décennie, Cassie avait porté plainte contre lui au civil en 2023, un contentieux qui a donné lieu à un accord amiable en moins de 24 heures, mais avait ouvert les vannes d'un véritable déluge d'accusations contre le rappeur et donc la voie à ce procès pénal.

«Elle (Cassie) a toujours été libre de partir. Elle avait choisi de rester parce qu'elle était amoureuse de lui et qu'il était amoureux d'elle (...), elle aime le sexe et grand bien lui en fasse», a ajouté l'avocat en la qualifiant de «belle» et «sexy».

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P. Diddy, 55 ans, a plaidé non coupable et choisi de ne pas témoigner, une stratégie courante de la défense aux États-Unis. Ses avocats n'ont pas à prouver l'innocence de leur client, mais plutôt à semer un doute raisonnable chez les membres du jury quant aux accusations des procureurs.

MEGA/WENN
MEGA/WENN

Durant le procès, les avocats du rappeur ont tout fait pour discréditer un à un les témoins à charge à coups de contre-interrogatoires musclés. Cassie a été soumise à un feu roulant de questions, visant à lui faire concéder qu'elle participait de son plein gré aux parties sexuelles avec d'autres hommes.

«Je suis toujours prête» pour un «freak-off», avait-elle écrit à son compagnon, en 2009. La chanteuse n'a pas contesté, tout en expliquant qu'elle était sous l'emprise de Sean Combs.

Cassie et «Jane» ont admis que leur relation respective impliquait de l'amour, mais qu'elles étaient dans le même temps soumises à des menaces liées à leur réputation, à leur situation financière et à leur intégrité physique.

L'accusation aura le dernier mot, la procureure Maurene Comey devant réfuter une dernière fois la thèse de la défense. Le juge donnera lundi ses instructions aux jurés qui se retireront pour délibérer.

En parallèle de ce procès, le déluge d'accusations visant P. Diddy, qui émane de plus d'une centaine de personnes, s'est encore alourdi cette semaine.

Le rappeur est visé par trois nouvelles plaintes pour agression sexuelle déposées devant un tribunal de Los Angeles, que l'AFP a pu consulter vendredi.

Elles émanent d'une femme de Louisiane (sud), qui accuse le fils du rappeur, Justin, de l'avoir attirée à Los Angeles pour que son père la soumette à un viol collectif en 2017.

Deux hommes accusent également le rappeur de les avoir drogués pour les violer lors de soirées remontant en 2021 et 2023.

«Peu importe le nombre de poursuites judiciaires intentées, cela ne changera rien au fait que M. Combs n'a jamais agressé sexuellement ni exploité sexuellement qui que ce soit», a réagi sa défense dans les médias américains.

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