Une Québécoise dans la jungle de l'immobilier mexicain

Quel est le lien entre les soi-disant «conspirationnistes» de la pandémie et la récente hausse de la taxe sur le gain en capital? Les deux génèrent beaucoup de clientèle pour Josianne Lambert, courtière immobilière à Playa Del Carmen, au Mexique.

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«Oui, depuis la pandémie, ça a beaucoup augmenté. Des gens qui ne voulaient plus vivre enfermés ou surtaxés au Québec. Et depuis l'annonce sur la taxe sur les gains en capital, j'ai beaucoup de gens riches qui m'appellent et qui veulent déménager», dit la jeune femme qui a grandi à Sherbrooke.

Ça fait plus de huit ans que Josianne Lambert est installée au Mexique, à Playa Del Carmen. «Je suis arrivée avec un sac à dos, je voyageais en Amérique centrale et je suis tombée en amour avec la place et les gens. À Playa Del Carmen, j'ai l'impression que je voyageais sans voyager. Il y a des gens de partout dans le monde ici», dit-elle.

Un monde macho

Entrepreneure dans l’âme, Josianne a commencé son aventure ici en étant professeure de yoga et en ouvrant un petit café. Elle a ensuite fait son cours en immobilier et a commencé à travailler pour une grosse entreprise.

«En tant que femme et en tant qu’étrangère, je ne l'ai pas eu facile. C'est un monde très macho», dit-elle. Au Mexique, il n'y a pas de barrières à l’entrée pour le métier. Tout le monde peut être un agent immobilier, ce qui attire toutes sortes de gens, plus ou moins fiables.

«Beaucoup de personnes s'inventent agent immobilier. Je dirais que sur les 11 000 agents immobiliers dans la région, il y en a peut-être 200 qui ont suivi leur cours. Ici, les gens sont soit DJ, chaman ou dans l’immobilier!» illustre-t-elle.

Une entreprise florissante

Il y a six ans, Josianne Lambert a fondé son agence immobilière au centre-ville de Playa Del Carmen, à trois pâtés de maison de la plage. «On développe nos propres projets, on a des des projets de terrains, de condos, des projets pour les communautés de 55 ans et plus, etc. On a aidé plus de 2000 clients investisseurs dans les dernières années», dit-elle.

«J'ai eu énormément de Québécois comme clients ces dernières années, des expatriés. J'ai autant des clients qui veulent acheter des maisons, d'autres qui veulent investir, par exemple acheter un condo et le mettre en location et y passer deux ou trois mois par année. On suggère parfois des achats plus petits, qui vont permettre de louer ou de revendre plus facilement. C'est possible de rembourser l'achat d'une propriété en trois ou quatre ans avec la location ici, car la demande est très forte», explique-t-elle.

Son entreprise offre aussi la construction de maisons «autosuffisantes», dans la jungle, avec des panneaux solaires et dotées de leur propre puits. Une façon de déconnecter du monde, «mais dans une super belle baraque pour moins de 200 000$», précise Josianne Lambert.

Josianne a choisi Playa Del Carmen justement pour cette ambiance décontractée et positive. «Ici, on fuit le négatif. Il y a un côté spirituel et créatif dans la communauté. On n’écoute pas les nouvelles ici, on joue dehors!»