La formation québécoise Avec pas d'casque met en place un moment d'apesanteur au Parc-de-la-Virevolte lors du jour 2 du Festif! de Baie-Saint-Paul


Yves Leclerc, Agence QMI
BAIE-SAINT-PAUL – Avec des sonorités de cor planantes, des chansons mélancoliques et tout en lenteur, la formation québécoise Avec pas d’casque a offert un super moment de «coolitude» et de zénitude lors du jour deux du Festif!
Le public, qui était nombreux au parc de la Virevolte, par un bel après-midi ensoleillé, était plongé dans une espèce de transe lors de la prestation du groupe de Stéphane Lafleur.
La qualité d’écoute, pour ces chansons tout en douceur, était juste exceptionnelle.
Après cinq titres, Stéphane Lafleur a réalisé que ceux qu’ils venaient d’interpréter faisaient beaucoup référence à la météo.
«J’avais le goût de vous partager ça. C’est un moment», a-t-il fait savoir.
Il a poursuivi avec Accepter le mystère, et tout à coup les mots «Soleil, où es-tu? Je me tiens à l’ombre» ont résonné dans les enceintes.
Les festivaliers ont éclaté de rire. Stéphane Lafleur et les musiciens ont fait de même. Il a fallu beaucoup de concentration au cinéaste, auteur, compositeur et interprète pour ne pas décrocher. Un moment fort sympa.

Les chansons d’Avec pas de casque sont souvent lentes, mais parsemées de finales plus électriques, comme pour les titres En attendant que ça paye et Loup-garou. On fermait les yeux et on était dans un autre univers.
Le cor de Mathieu Charbonneau s’est agréablement glissé, tout au long du concert, dans les mélodies, provoquant chaque fois de superbes moments aériens et d’apesanteur.
«Vous êtes pas mal beaux. Gardez ça», a-t-il lancé, avant de quitter les planches.
Angine de poitrine
Ambiance survoltée sur le coup de 18h dans la Caserne des pompiers. Angine de poitrine a électrifié les nombreux spectateurs qui sont venus jeter un coup d'oeil sur cet étrange duo masqué. Des boucles hypnotiques, des rythmiques frénétiques et syncopées et de grands moments d'exaltation. On retrouvait tout ça dans le maelström sonore de cette formation qui a vu le jour au Saguenay.
Une prestation décapante. Une sorte de défoulement aux allures, parfois, un peu sectaire avec les initiés qui font des signes de triangle avec les mains. Un batteur dans le tapis. Un guitariste-bassiste. Le « mosh pit » était intense dans la caserne. Ça déménageait sur un moyen temps. Au bout de 45 minutes, malgré toute l'énergie déployée, de part et d'autre, on a eu l'impression que notre cerveau en avait eu tout à coup assez et atteint son point de saturation. Une grosse et énorme claque tout de même dans le plexus solaire. Unique et malade.

Mike Clay en solo
Un peu après midi, sur le balcon d’une résidence de la rue de La Tannerie, Mike Clay a pigé dans ses projets en solo, lors d’un spectacle surprise. Ces spectacles imprévisibles et gratuits, qui sont dévoilés 30 minutes avant par l’application du Festif!
Seul et entouré de sa trompette, d’une guitare, de ses consoles, de ses boucles et d’un piano-jouet, Mike Clay a animé le public, installé sur l’asphalte brûlant, sous un soleil de plomb.

Il y a trouvé, dans la foule, des Catherine et des Marilou, en lien avec ses chansons. Il est aussi descendu dans l’escalier pour chanter dans la rue et a même joué de la cloche à vache. Pas mal plus sécuritaire que ce qu'ont fait un photographe et une autre personne, qui se sont retrouvés sur la toiture en tôle, avec quelques soucis d’équilibre, et qui ont attiré toute l’attention, l’espace d’une chanson. Certains spectateurs ont retenu leur souffle, et avec raison.
«C’est une des journées les plus le fun de ma vie», a lancé Mike Clay.

Au Pit à sable
En début de nuit, vendredi, Voivod a donné une performance explosive sur le spectaculaire site du Pit à sable.
«On pogne de quoi ici ce soir», a lancé Snake, ajoutant que ce décor de fin du monde devait faire partie des incontournables de tous les artistes de la planète.
La formation québécoise, qui revenait d’une série de concerts en Europe, était sur la coche. Denis «Snake» Bélanger, Daniel «Chewy» Mongrain, Dominic «Rocky» Laroche et Michel «Away» Langevin étaient particulièrement intenses sur les planches.

On a pu entendre de furieuses versions de Tribal Convictions, Forgotten in Space, Nuclear War, et la toujours excellente reprise Astronomy Domine, de Pink Floyd, avec la Lune dans le ciel. Un super moment.
Dans la navette retournant vers le centre-ville, après la fin du concert, les festivaliers, bruyants, ont chanté We’re Not Gonna Take It, des Twisted Sisters, qui résonnait dans les haut-parleurs. Complètement débile, comme ambiance.