Une proprio de garderie a fraudé des parents... comme sa sœur

La sœur d’une directrice de garderie qui a détourné des milliers de dollars en crédits d’impôt à des parents vient d’admettre avoir utilisé le même stratagème pour frauder les familles d’enfants fréquentant son propre établissement.

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Khadija El Boukhari a plaidé coupable à une accusation de fraude cette semaine au palais de justice de Montréal.

Propriétaire de la garderie La Ronde des bisous, dans le quartier Ahuntsic-Cartierville, elle assurait aux parents que son établissement était subventionné et qu’ils n’auraient qu’à payer les frais de garde quotidiens. Ceux-ci s’élevaient alors à environ 8$.

«Elle leur explique que le gouvernement déposait la subvention dans le compte bancaire des parents et que ce montant allait automatiquement être dirigé dans le compte bancaire de la garderie», mentionne-t-on dans le résumé conjoint des faits lu en cour.

Il s’agissait toutefois d’un mensonge, puisque sa garderie était privée. El Boukhari, 45 ans, falsifiait des documents pour demander, au nom des parents, des crédits d’impôt de frais de garde. Et elle s’assurait que ces papiers ne leur soient pas acheminés.

Des victimes ont découvert le pot aux roses lorsqu’ils ont réalisé, en effectuant leur déclaration d’impôt, qu’ils devaient plus de 5000$ au fisc.

Khadija El Boukhari a ainsi avoué avoir fraudé trois familles pour 36 803$ entre 2017 et 2020.

Sa sœur aussi

Elle a commis ces crimes alors que sa sœur Fatima El Boukhari employait le même stratagème dans sa propre garderie, Aux coins des ami(e)s, située sur la rue Hochelaga.

«Je sais qu’il y a un problème avec ma sœur, mais ça n’a rien à voir avec moi, a pourtant affirmé Khadija El Boukhari à notre Bureau d’enquête en 2022. Ce n’est pas le même dossier. Moi, je travaille honnête.»

Fatima El Boukhari a été reconnue coupable au terme d’un procès l’an dernier d’avoir floué neuf familles entre 2016 et 2022. Et en janvier, elle a écopé d’un an de prison en plus d’avoir été condamnée à payer 70 000$ aux parents.

Sa sœur Khadija devrait quant à elle s’en sortir avec une peine de prison à la maison, a-t-il été annoncé en salle de cour. Elle recevra sa sentence en septembre.

«On arrive à la période estivale. Elle a trois jeunes enfants, ça compliquait la situation comme ils ne seront pas à l’école», a souligné son avocate, M^e Amélie D’Assylvas.