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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

«Est-ce qu’il va m’achever là?»: une première victime de l'attaque de l'Halloween témoigne au procès

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Nicolas Saillant | Journal de Québec

2022-04-19T15:35:06Z
2022-04-19T21:45:49Z
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Le musicien Rémy Bélanger, la première victime survivante de l’attaque de l’Halloween dans le Vieux-Québec, est venu relater ce qu’il a vécu le 31 octobre, en plus de revenir sur sa longue réadaptation à la suite de ses blessures.

Après cinq jours de pause pour permettre à un juré ayant été déclaré positif à la COVID-19 de récupérer, le procès de Carl Girouard a pu reprendre sans nouvelle embûche, au soulagement du juge Richard Grenier, qui s’est dit «bien heureux». Un premier témoin du drame s’est donc présenté à la barre.

Comme il l’avait fait dans une vidéo diffusée sur Facebook quelques jours après le drame, Rémy Bélanger a détaillé au jury ce qui s’est passé sur la place d’Armes lorsqu’il a croisé le chemin de Carl Girouard. La victime avait décidé de faire une marche après avoir passé la journée à l’intérieur en cette période de pandémie.  

Rémy Bélanger se souvient d’avoir vu un homme se diriger vers lui, un homme déguisé et muni d’une épée, mais il croyait à ce moment qu'il s'agissait d'une blague d’Halloween. «J’ai pensé qu’il faisait une blague, qu’il voulait m’écœurer, a-t-il relaté, j’ai ignoré la patente.»

Avouant avoir oublié des détails de l’attaque, Rémy Bélanger a tout de même décrit avec précision et calme de quelle façon le premier coup de sabre lui avait été donné, directement sur la tête. Il a aussi raconté comment, ayant aperçu son index au sol, il avait eu la lucidité de le récupérer avant de se réfugier sur la fontaine de la place d’Armes, où deux jeunes adultes se trouvaient.  

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Sur cette fontaine, il a cru que c’était la fin: «Est-ce qu’il va m’achever là?» s’est-il demandé. Carl Girouard, à ce moment, s’est toutefois dirigé vers François Duchesne.

Longue réadaptation

Rémy Bélanger s’est ensuite dirigé vers l’entrée du Château Frontenac pour demander de l’aide. Il a d’abord été dirigé vers l’hôpital de l’Enfant-Jésus pour soigner ses nombreuses lacérations, mais, dès 3h du matin, il a été transféré vers un hôpital de Montréal pour que son index soit réimplanté. 

Au total, la victime a été hospitalisée pendant trois semaines et a fait trois mois de réadaptation. Presque toute sa main droite a été sectionnée par la lame du katana. Sa tête, sa gorge et l’une de ses omoplates ont notamment été touchées. 

«Symbole du chaos»

L’accusé, pendant les témoignages, s’est frénétiquement balancé d'avant en arrière en plaçant ses mains sur son visage. Avant d’entendre les témoins, Me Pierre-Alexandre Bernard, procureur du DPCP, a déposé plusieurs photos où l’on a pu voir l’appartement de l’accusé, à Sainte-Thérèse.  

Dans sa chambre, une longue lame était plantée dans le matelas, et le symbole du chaos, un astérisque à huit branches, était dessiné sur un miroir. Ce symbole était également tracé dans son véhicule et sur la boîte de livraison de son katana long de 77 centimètres.  

Une série de messages texte échangés avec son frère et sa mère a aussi été déposée en preuve. Il s’agit essentiellement de textos écrits la veille du drame, qui rendent notamment compte d'une dispute entre l’accusé et son frère, celui-ci exigeant que Girouard lui rende son jeu PlayStation For Honor, un jeu d’action qui met en scène des samouraïs. Le lendemain, dans un dernier texto, son frère lui a écrit: «J’ai tellement de peine.» 

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