Une poignée de résidents pourraient forcer les jeunes footballeurs à jouer en silence
Le retrait du vieux règlement empêchant le bruit sur le terrain sportif de l’Académie Saint-Louis sera soumis au processus référendaire.

Stéphanie Martin
Malgré le soutien des élus, du conseil de quartier et des citoyens de Québec qui ont participé aux consultations publiques, «une poignée de personnes» pourrait forcer les jeunes footballeurs de l’Académie Saint-Louis (ASL) à jouer en silence la saison prochaine.
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Les responsables de l’Académie Saint-Louis lancent un cri du cœur, au lendemain du lancement d’un processus qui pourrait mener à un référendum sur le changement de zonage nécessaire pour retirer un vieux règlement qui empêche le bruit sur le terrain de sport.
Datant de 2007, il prévoit que les systèmes d’amplification sonore sont interdits sur le terrain de football, de même que les objets d’encouragement comme les trompettes, les sifflets, les cloches et les sirènes. L’école secondaire privée souhaite l’abolition de ce règlement qui empêche l’annonceur maison lors des matchs de football.
Nombre restreint de résidents
En août dernier, l’administration Marchand avait donné un sursis, le temps de changer le vieux règlement municipal.
La modification de zonage doit toutefois être soumise au processus référendaire.
«Ultimement, oui, une poignée de citoyens pourraient venir bloquer l’enlèvement du règlement», déplore en entrevue Daniel Fleury, coordonnateur des ressources matérielles et responsables des projets spéciaux à l’ASL.
«Il y a un manque d’équité assez flagrant envers toutes les autres écoles de la ville de Québec et même de la province. On est la seule école qui subit ce règlement-là. Les jeunes vont payer parce qu’ils ne pourront pas vivre l’expérience à laquelle ils ont droit et qu’ils méritent.»
L’ASL songe à des poursuites
L’ASL ne veut pas présumer du résultat de la consultation référendaire et cherche des solutions, mais l’inquiétude plane et «on n’écarte aucune possibilité». «Ça peut passer par des manifestations. C’est très légal de manifester et de faire du bruit. Ça peut être des poursuites, des mises en demeure sur l’équité.»
La directrice générale de l’établissement, Ann Webber, note que le bruit a été mesuré, l’an dernier, en situation de match. «Malgré l’animateur, ça ne dépasse pas les règles habituelles de la Ville.» En tout, cela concerne 15 matchs qui se déroulent avant 21h et qui sont répartis sur neuf jours dans l’année. «D’où la légitimité de notre demande», souligne la directrice.
L’école estime qu’il y a eu de la «confusion» dans le processus. «J’ai été surprise de voir que les élus ne sont pas capables de modifier un règlement municipal» sans référendum, a exposé Mme Webber.
Inévitable
La présidente de l’arrondissement des Rivières, Alicia Despins, explique que le référendum est inévitable si suffisamment de citoyens le réclament. Elle estime «acceptable» qu’un petit nombre de citoyens soient appelés à trancher, sans intervention possible des parents et élèves qui fréquentent l’établissement et n’habitent pas dans le quadrilatère. «C’est acceptable dans la mesure où c’est la loi qui exige ce processus.»
Mme Despins appuie la modification de zonage et veut s’assurer que le processus soit rapide. «S’il y a un référendum, l’école je leur souhaite de pouvoir aller discuter avec les gens qui ont un droit de vote pour voir s’il n’y a pas moyen de les convaincre de ne pas voter contre. C’est des choses que l’école peut faire pour l’acceptabilité sociale.»
Le maire Bruno Marchand n'a pas voulu commenter le dossier.
Processus référendaire
- Le projet pour abolir le règlement antibruit a été adopté le 29 avril.
- L’avis sera publié dans quelques jours pour une demande de participation à un référendum: 12 personnes habilitées à voter doivent le signer.
- Si conforme, il y a ouverture de registres: «quelques dizaines» de résidents qui vivent à proximité du terrain synthétique pourraient réclamer un référendum.
- Référendum: «quelques centaines» de personnes de la zone concernée seront appelées à voter, dit la Ville qui précisera le nombre et le quadrilatère au cours des prochains jours.
- Si la moitié des votants plus un se prononcent contre, la modification sera rejetée et le bruit demeurera interdit.
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