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L'article provient de Le Journal de Québec
Environnement

Une planète semblable à la Terre existe à 35 années-lumière

Un astrophysicien québécois précise les caractéristiques de cette planète située vers la constellation du Poisson volant

Représentation artistique du système multi-planétaire L 98-59. En avant-plan, on voit la planète dont l'existence a été confirmée dans cette étude.
Représentation artistique du système multi-planétaire L 98-59. En avant-plan, on voit la planète dont l'existence a été confirmée dans cette étude. Image fournie par Benoît Gougeon/UdeM
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-07-27T04:00:00Z
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Une planète de dimension semblable à celle de la Terre tourne autour de son étoile à 35 années-lumière de nous et une équipe québécoise est parvenue à la caractériser pour la première fois.

Rien ne dit que cette planète abrite actuellement une forme de vie, mais les conditions possibles amènent les experts à l’envisager. Elle est rocheuse et non gazeuse et a une gravité semblable à la nôtre.

«Cette planète est dans ce qu’on appelle une zone habitable, c’est-à-dire ni trop proche ni trop loin de son étoile. C’est une condition essentielle à la formation d’une atmosphère», indique au Journal Charles Cadieux, qui publiera sous peu son article dans la revue spécialisée ArXiv, de l’Université Cornell.

Ce dernier avait fait les manchettes au début de son doctorat lorsqu’il avait décrit une autre planète extrasolaire recouverte d’eau, une planète-océan.

La cinquième planète du système L 98-59 est située à 35 années-lumière dans la direction de la constellation du Poisson volant. Mais ne la cherchez pas au-dessus de vos têtes, c’est une constellation visible uniquement dans l’hémisphère Sud.

Et si cette planète est relativement proche de nous en comparaison d’autres objets étudiés par les astronomes, sa distance correspond à environ 331 000 milliards de kilomètres. On n’est pas proche d’y envoyer un humain puisque Voyager, le vaisseau spatial le plus éloigné jamais conçu par l’humanité, n’a parcouru que 24 milliards de kilomètres en près de 50 ans.

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Planète non visible

«On ne peut pas la voir, mais on a pu [l’]étudier grâce à des observations dans un télescope du Chili et à l’aide du télescope spatial James-Webb», explique M. Cadieux, qui avait fait les manchettes au début de son doctorat lorsqu’il avait décrit une autre planète extrasolaire recouverte d’eau, une planète-océan.

La particularité de cette planète à peine plus grosse que la Terre, mais trois fois plus massive, est qu’elle est très proche de l’étoile autour de laquelle elle tourne. Par comparaison, elle serait au niveau de Mercure par rapport au Soleil.

Mais alors que les conditions à la surface de cette dernière rendent impossible la présence d’eau liquide, la cinquième planète de L 98-59 pourrait en avoir, car son étoile, une naine rouge, est trois fois moins chaude que le Soleil. Elle pourrait ainsi avoir une atmosphère, condition essentielle à la présence de vie.

Autre particularité, cette planète présente toujours la même face vers son étoile, un peu comme la Lune par rapport à nous. Si on s’y déplaçait, on verrait qu’il fait très chaud sur la surface exposée, et très froid sur l’autre. Les vents sont donc extrêmement puissants aux points de contact entre les deux hémisphères.

Vie extraterrestre?

Charles Cadieux, qui en est maintenant à la fin de son parcours de doctorat à l’Université de Montréal et qui poursuivra dès l’an prochain des études postdoctorales à l’observatoire de Genève, en Suisse, espère voir confirmées les premières formes de vie extraterrestres de son vivant.

«Rien n’est garanti, mais je crois que nous sommes de la première génération d’humains à pouvoir envisager sérieusement cette possibilité scientifique. Nous avons progressé beaucoup depuis 30 ans, notamment dans la découverte de planètes potentiellement capables d’abriter la vie ailleurs que sur Terre. Je me croise les doigts.»

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