Une pinte de Guinness... pour déjeuner?
Notre chroniqueur est allé déjeuner chez Hurley avec un sosie de saint Patrick


Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Saviez-vous que plusieurs pubs irlandais ouvrent pour le brunch lors des festivités de la Saint-Patrick?
Souvent, du boudin est au menu. Aux estomacs courageux, on offre une pinte de Guinness ou du café irlandais.
«Voici un déjeuner irlandais!», annonce Ken Quinn, historien et ancien président des Sociétés irlandaises unies de Montréal qui organisent le défilé de la Saint-Patrick, lorsque nos assiettes arrivent.
Oeufs brouillés, bacon, saucisses, pommes de terre rissolées... où est l’Irlande là-dedans? Où est le boudin?
«C’est un déjeuner irlandais, adopté ici sous le nom de déjeuner anglais, parce qu’au Québec, on a souvent confondu les Irlandais et Anglais, et cette influence est intégrée dans l’identité.»

Je n’ai pas pu vérifier cette généalogie culinaire.
Chez Hurley, sur la rue Crescent, trop de gens boudaient le boudin.
«Pourquoi servir un mets par tradition si c’est gaspillé?», demande le gérant Rod.
À la taverne irlandaise Le Trèfle, à Hochelaga et Verdun dans Montréal et à Limoilou dans Québec, la poutine déjeuner au boudin est un met prisé.
L’assiette irlandaise comprend boudin et champignons grillés.
«Normalement, le fish and chips est notre meilleur vendeur, mais pour le déjeuner de la Saint-Patrick, le boudin a la faveur populaire», me dit l’acteur et copropriétaire des Trèfles Rémi-Pierre Paquin.

198e Saint-Patrick
«Ça aurait été le 200e défilé de la Saint-Patrick à Montréal cette année si la pandémie ne l’avait pas annulé deux ans », dit Sterling Downey, conseiller municipal à Verdun et « Premier Officier» du défilé.
Sa longuissime barbiche lui vaut des comparaisons avec celle du saint patron de l’Irlande.
Ironiquement, M. Downey a choisi le 17 mars pour soumettre son ornement facial de 13 pouces à un «coupe-o-thon» qui versera 10 000 $ à des organismes de charité.
Il officiera donc au défilé de dimanche sans sa splendide barbe.
«Invite tes lecteurs à assister au défilé! On veut attirer plus de francophones. C’est la fête du retour du printemps. C’est pour tout le monde.»
Les premières gorgées de ma Guinness du déjeuner furent délectables, mais je n’eus pas le cœur de finir la pinte.
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