Des fêtards en bateau qui dérangent
Une pétition circule pour bannir des plaisanciers qui dérangent au parc national des Îles-de-Boucherville


Clara Loiseau
Excédés par les partys de plaisanciers au cœur du parc national des Îles-de-Boucherville, des milliers de citoyens signent une pétition pour bannir les fêtards en bateau qui dérangent visiteurs et riverains.
«Des dizaines de personnes préfèrent déranger toute la faune, massacrer la flore et rendre ce qui serait un moment de détente, un vrai cauchemar», déplore-t-on dans une pétition en ligne qui a recueilli pas loin de 4000 signatures.
Facilement accessible pour les Montréalais et les résidents de la Rive-Sud, le parc national des Îles-de-Boucherville permet de se retrouver dans un coin de nature où l’on peut croiser des cerfs de Virginie, des marmottes ou encore des centaines d’espèces d’oiseaux.
Le parc s’étend sur trois petites îles, toutes séparées par des cours d’eau, dont la Grande Rivière.
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Musique et party
Hier, plus d’une cinquantaine de bateaux étaient stationnés sur l'eau. Sur plusieurs embarcations, la musique était particulièrement forte. Les utilisateurs du parc étaient nombreux à s’arrêter pour regarder le spectacle.
«Je trouve ça assez choquant qu’ils fassent la fête tranquillement en plein milieu d’un parc», lance une jeune femme à vélo.
Pour Frédéric Auger, résident de Boucherville et utilisateur du parc, il y a un vrai problème de cohabitation.
«C’est un parc de conservation, donc pas un endroit où on est censé faire des activités de style beach club», soutient-il.
Sur place, Le Journal a constaté que la police de Longueuil effectuait des rondes à bord d’une embarcation. Cependant, les plaisanciers attendaient que ceux-ci les dépassent pour remonter le volume de leur musique. Il n’a pas été possible de savoir si des constats d’infraction ont été remis.

Pour Micheline, une autre utilisatrice du parc, il faudrait tout simplement interdire l’accès aux gros bateaux dans ce secteur pour la préservation.
Renvoi de balle
Même si ce secteur se trouve au milieu du parc national, la Sépaq n’a aucun pouvoir sur ces eaux navigables, car cela relève en fait du gouvernement fédéral.
Bien au courant de la situation, Transports Canada jette de son côté la balle dans la cour de la ville de Boucherville.
«Il est du ressort des autorités locales d’intervenir relativement au bruit et au dérangement occasionnés par ces activités», explique par courriel la relationniste média pour le ministère, Sau Sau Liu.
La Ville de Boucherville explique être bien au courant de la problématique et constate une augmentation de l’achalandage sur le fleuve depuis plusieurs années, affirme Julie Charron, cheffe de service aux communications et aux relations publiques à la Ville de Boucherville.
Pour tenter de trouver une solution, la Ville de Boucherville a lancé une consultation en ligne.
«Celle-ci nous permettra d’obtenir un portrait juste de la situation et de nous assurer de poser des actions efficaces au cours des prochaines années pour sensibiliser les plaisanciers et demander une modification réglementaire auprès du gouvernement fédéral, si nécessaire», ajoute-t-elle.
De leur côté, les dirigeants du parc national des Îles-de-Boucherville font un suivi récurrent dans le secteur du chenal afin de documenter, au besoin, les éléments de dégradation des écosystèmes et de l’érosion des berges en lien avec cette navigation parfois intensive, indique la Sépaq.