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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Ils ont réussi le tour de force de faire pousser des bananes à longueur d’année au Québec

Un plant de bananes peut prendre entre six à huit mois à pousser et elles sont en vente au coût de 5$ pour une grappe

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Photo portrait de Mathieu Boulay

Mathieu Boulay

2025-03-14T15:00:00Z
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Dans une ère où le gouvernement prône l’autosuffisance alimentaire, une pépinière de la Rive-Nord est parvenue à faire pousser des bananes dans sa serre au cours des derniers mois. Une réussite qui a créé un engouement instantané.

«Ça faisait 35 ans que nous vendions des plants de bananes en grande quantité, mais je me demandais pourquoi on n’avait jamais essayé d’en faire pousser, mentionne Myriam Claude, de la pépinière Eco-Verdure à Saint-Eustache. Lorsqu’on a vu le premier plant sortir, on s’est dit qu’il est maintenant possible d’avoir des bananes de notre serre à la maison.»

Lorsqu’on pense aux bananes, la majorité des gens pensent qu’il est impossible d’en faire la production en raison de la rigueur de nos conditions météorologiques au Québec. Myriam et son père, Jacques Claude, ont réussi à confondre les sceptiques.

Photo Mathieu Boulay, Journal de Montréal
Photo Mathieu Boulay, Journal de Montréal

Les deux bananiers, qui produisent deux sortes différentes de ce fruit exotique, sont bien en évidence lorsqu’on entre dans la serre. Ils sont plantés dans deux pieds de terre dans un sol qui est très bien drainé.

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Un plant de bananes peut prendre entre six à huit mois à pousser, elles sont en vente au coût de 5$ pour une grappe et le goût est unique, selon les producteurs.

«Contrairement aux pays producteurs de bananes, on ne met aucun produit dessus, explique la productrice âgée de 26 ans. Avec les produits qu’ils mettent dessus, je trouve que la banane goûte le styromousse.

«En comparaison, j’en mange une seule des nôtres et je suis rempli.»

De la curiosité

La mise en vente des bananes de la famille Claude a provoqué de nombreux appels téléphoniques de clients qui voulaient s’en procurer.

Ils ont également eu droit à plusieurs visites de curieux qui se demandaient comment ils avaient réussi ce tour de force.

«Ça n’arrête pas et le téléphone ne dérougit pas, précise Jacques Claude. Les gens veulent acheter nos bananes, mais elles ne sont pas encore prêtes.»

Et les questions sont nombreuses. Comment une serre québécoise peut-elle faire pousser un fruit qui provient habituellement dans les pays de l’Amérique du Sud?

«Les gens se disent que si c’est un produit tropical, ça ne peut pas survivre. Il y a un manque d’éducation chez les gens pour savoir comment on doit conserver nos arbres fruitiers.»

Expansion dans les plans

Mme Claude ne veut pas s’arrêter à quelques bananiers. Elle a l’intention d’en créer une plantation dans les prochains mois.

«On veut en planter plusieurs dans notre serre qui est plus chaude que les autres. On sait que c’est possible de les entretenir comme une vivace en les couvrant comme il faut. On récolterait à l’automne.»

En plus des bananes, la serre Eco-Verdure aimerait produire des mangues, des noix de coco, du cacao, de la papaye et des figues dans un avenir rapproché. Avec la réussite de ses bananes, elle a le vent dans les voiles.

Si c’est concluant, les Claude aimeraient bien ouvrir un petit comptoir afin de vendre les produits de leur serre.

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