Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Marie-Thérèse Fortin, une panoplie de coups de cœur

Marie-Thérèse Fortin.
Marie-Thérèse Fortin. Photo Pierre-Paul Poulin
Partager
Photo portrait de Karine Vilder

Karine Vilder

2021-09-30T04:00:00Z
Partager

Demain, dans le cadre du Festival international de la littérature, la comédienne Marie-Thérèse Fortin s’adressera aux enfants et à leurs parents pour raconter l’histoire du Vieillard et l’enfant, un très joli conte de Gabrielle Roy. Mais juste avant, elle nous parle de tous les livres qu’elle a aimés.

Quel livre rêvez-vous de lire depuis longtemps ?

Photo courtoisie
Photo courtoisie

L’œuvre au noir, de Marguerite Yourcenar. J’ai déjà lu Mémoires d’Hadrien... C’est assez dense comme expérience mais, pour moi, c’est comme lire du Racine sans les alexandrins, comme si j’avais accès à la vie, aux mœurs, aux joutes politiques du temps des grands empereurs. Une écriture ample et ciselée, nourrie d’une recherche historique extrêmement rigoureuse.

Et récemment, qu’avez-vous lu d’intéressant ?

Les villes de papier, de Dominique Fortier. Emily Dickinson, révélée. Pour moi, Emily Dickinson était une figure enclose dans un décor un peu figé et lointain de la Nouvelle-Angleterre et avec le livre de Dominique Fortier, elle est devenue une voisine, une sœur... Je crois même l’avoir vue marcher dans le jardin !

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Il y a aussi La vieillesse, de Simone de Beauvoir. Un livre écrit il y a une cinquantaine d’années et qui n’a pas pris une ride... sans jeu de mots. Une clairvoyance troublante et terrible, et qui est tristement toujours d’actualité.

Publicité

Vous pouvez maintenant nous parler des romans qui vous ont particulièrement plu avant ça ?

  • L’insoutenable légèreté de l’être, de Milan Kundera. Lecture de jeune adulte. Je m’identifiais complètement au personnage de Tereza.
Photo courtoisie
Photo courtoisie
  • Là où je me terre, de Caroline Dawson. Magnifique écriture et sens du récit incroyable. Une famille quitte en catastrophe le régime dictatorial de Pinochet, au Chili. Valparaíso, puis Montréal, terre d’accueil... Pour comprendre la réalité des nouveaux arrivants et de leur difficile intégration sur une terre où « parfois la race est la classe ». La figure de la mère est particulièrement bouleversante.
  • La Détresse et l’Enchantement, de Gabrielle Roy. Je n’en reviens toujours pas... Une immense écrivaine. Un style incomparable.
Photo courtoisie
Photo courtoisie
  • Le parfum des fleurs la nuit, de Leïla Slimani, et tout ce qu’elle écrit... On y trouve une lucidité, un regard perçant qui scrute la normalité pourtant truffée de non-dits révélateurs. Sa réflexion sur l’art est toujours finement posée et parfois même déstabilisante.
  • Le cœur est un chasseur solitaire, de Carson McCullers. Un récit écrit par une jeune femme au début de la vingtaine, dans le sud des États-Unis en 1930, et qui nous fait comprendre tant de choses de l’Amérique d’aujourd’hui. Le personnage principal, Mick, jeune adolescente éprise de musique, pauvre et désœuvrée, bouleverse par sa volonté à « attendre plus » de la vie.

Y a-t-il déjà eu un livre que vous ne pensiez pas tellement aimer, mais que vous avez finalement adoré ?

Nature humaine, de Serge Joncour. Un livre qui dépeint une réalité que je croyais être très française, mais qui va bien au-delà. Un roman qui nous oblige à nous questionner sur notre rapport à la nature, notre hantise du progrès et de la croissance économique et l’aveuglement face à notre humanité en péril.

Publicité
Photo courtoisie
Photo courtoisie

Du côté des polars, auriez-vous quelques recommandations ?

Oui, tout Harlan Coben. Sinon, je viens de finir Emma dans la nuit, de Wendy Walker. Un polar psychologique vraiment bien ficelé avec, comme trame de fond, la disparition de deux sœurs aux prises avec une mère narcissique. L’enquête sera menée par une jeune psychiatre du FBI, Abigail Winter, qui en connaît un bout sur le narcissisme... Je reviens aussi régulièrement à Patricia Highsmith. Charme suranné, quand tu nous tiens...

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Est-ce qu’il y a un bouquin dont vous ne pouvez pas vous passer ?

La Centaine d’amour, de Pablo Neruda. Dans ce recueil, il y a parmi les plus beaux poèmes d’amour qu’il m’a été donné de lire. Et quand je les lis, je ne peux m’empêcher d’entendre la voix de Philippe Noiret qui jouait Neruda dans le film Il postino, de Michael Radford.

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Il y a également La Détresse et l’Enchantement, de Gabrielle Roy. Et les livres de recettes de Josée di Stasio et de Yotam Ottolenghi !

Que lisez-vous présentement ?

Je suis en train de lire, sur la recommandation d’un ami très cher et grand lecteur, Un livre de martyrs américains, de Joyce Carol Oates. Un roman sur fond d’activisme antiavortement. L’écrivaine nous donne à voir une société déchirée et ébranlée dans ses valeurs profondes. « Une réalité trop complexe pour reposer sur des oppositions binaires. »

Publicité
Publicité