Une nouvelle entente entre la Ville et les policiers à Saguenay
Jean Houle
Les policiers de Saguenay ont un nouveau contrat de travail.
Il a été accepté à 76% par les membres.
L'augmentation des services coûtera toutefois près de 12 millions de dollars de plus en cinq ans aux contribuables.
Il aura fallu 52 séances de négociations en 19 mois pour que la ville s'entende avec ses policiers.
«On devrait voir plus de policiers dans les quartiers pour surveiller davantage la vitesse», a commenté le conseiller responsable des ressources humaines, Martin Harvey.
Le contrat de cinq ans, rétroactif au 1er janvier 2022, prévoit des augmentations de salaire de 18,75% sur cinq ans, le même taux consenti aux cols bleus. Il stipule également le redéploiement des équipes en fonction des secteurs où les appels sont les plus nombreux.
Il y aura 19 nouvelles permanences et 16 postes de policiers auxiliaires qui seront créés. Cela diminuera donc le nombre de policiers temporaires.
«C'est une réduction de 70 % du nombre de temporaires, qui passe de 60 à 20 %, environ », a dit le conseiller responsable de la Sécurité publique, Kevin Armstrong.
L'accès à la permanence sera beaucoup plus rapide: deux ans, au lieu de six ou sept ans.
«C'est un gain énorme, puisqu'on devient ainsi plus attractif», a indiqué M. Armstrong.
Les policiers ont donc obtenu gain de cause sur les mêmes enjeux que les pompiers, qui sont en médiation depuis plusieurs mois.
«C'est le même enjeu, un statu quo qui ne peut plus continuer, a soutenu M. Armstrong. C'est ce qu'on essaie de régler à la table de négociations.»
Sans commenter à la caméra, le syndicat des pompiers s'est réjoui des propos du conseiller responsable de la Sécurité publique, affirmant que le principe d'équité interne pourrait être intéressant pour les pompiers.
Modalités
Saguenay assumera une hausse des coûts d'environ 12 millions de dollars de son service de police en cinq ans: 6,5 millions en salaires et 4.3 millions de dollars avec l'ajout de nouvelles unités sur le terrain.
À l'heure actuelle, la ville consacre 34 millions de dollars à son service de police. Elle demande par voie de résolution un remboursement de 17 millions de dollars à Québec, considérant que les résidents paient également pour les services de la Sûreté du Québec (SQ).
«Les citoyens doivent comprendre qu'ils paient en double pour leur service de police», a martelé Kevin Armstrong.
«Et si le gouvernement ne veut pas corriger cette injustice, il devra l'expliquer lui-même aux citoyens», a renchéri la mairesse Julie Dufour.
D'autres municipalités ont adressé la même demande au gouvernement, qui n'y a jamais donné suite.