Une nouvelle carte interactive pour les cyclistes


Alice Fournier
Où se trouvent les intersections dangereuses, les pistes cyclables problématiques ou, au contraire, quels trajets sont agréables à vélo? C’est ce que veulent répertorier des bénévoles du mouvement Masse Critique Montréal, qui ont créé une carte interactive. Leur but: donner une voix aux cyclistes de la ville durant les élections municipales.
Conçue comme un réseau social, Petition Maps vise à montrer les enjeux auxquels les cyclistes montréalais font face sur le réseau routier et cyclable de la métropole.
Pour ce faire, un utilisateur n’a qu’à épingler un endroit où il est passé en vélo sur la carte interactive et donner son avis. Chacun peut aussi offrir ses commentaires sur les épingles des autres.
«Le but avec ça, ça serait de faire une grande liste de tous les gens qui ont fait des points, et d'envoyer ça au parti élu pour faire comme une sorte de pétition, mais plus interactive», explique Matias Vazquez-Levi, le développeur de la carte et fondateur d'atelier03.

L’idée est de recenser les endroits problématiques pour que la prochaine administration à la tête de la Ville sache où entretenir et développer le réseau cyclable.
«Il faut qu'on puisse continuer à adresser ces problèmes-là, tout en installant plus de pistes cyclables là où il le faut», résume le bénévole de Masse Critique Montréal, Raúl Garate.
«En ce moment, on parle beaucoup des cyclistes sans nécessairement leur donner une voix», ajoute-t-il.
Surtout que les pistes cyclables s’imposent comme l’un des enjeux principaux des élections municipales à Montréal. La mairesse sortante, Valérie Plante, a affirmé qu’un recul de la progression du vélo serait «terrible», lors d’une allocution publique au centre-ville, le 16 octobre.

Des lieux qui suscitent l’engagement
24 heures s’est rendu à trois endroits qui font réagir sur Petition Maps afin de constater l’état des infrastructures dénoncées.
Premièrement arrêt: le coin de rue d’Iberville/Masson.
Selon les cyclistes, la largeur de l’intersection encourage les véhicules à rouler plus rapidement et la rend dangereuse.
À notre passage, on constate qu’elle est très achalandée durant les heures de pointe, mais le coin de rue se traverse relativement facilement.
Deuxième lieu: le croisement de la rue Saint-Grégoire et de l’avenue Papineau.
Le signalement indique que «tous les feux permettent constamment le passage des autos, sans prendre en compte les vélos, il n’y a aucun moment safe pour qu’un vélo puisse soit tourner, soit continuer tout droit».
Force est de constater que l’intersection est dangereuse pour les vélos à cause du manque de signalisation et des travaux qui sont effectués sur la chaussée.
Dernier point visité: la rue Clark à l’embranchement du boulevard Saint-Joseph.
Les utilisateurs reprochent là-bas le manque d'infrastructures pour sécuriser les cyclistes et les piétons.
En effet, malgré le marquage au sol qui indique que les vélos peuvent passer, il n’y a aucune signalisation qui donne la priorité aux cyclistes pour traverser le boulevard Saint-Joseph de manière sécuritaire. Il faut se pencher devant les voitures garées, et se lancer tout en évitant le terre-plein au milieu de la route.
Souligner les bons et les mauvais coups
Les utilisateurs de Petition Maps sont invités à identifier les coins dangereux... mais aussi à faire des suggestions pour améliorer le réseau cyclable et à souligner les bons coups, «parce qu’il y en a beaucoup», note Raúl Garate. Plus d’une centaine de lieux ont été enregistrés depuis le lancement de la carte au début du mois d’octobre.
Matias agit d’ailleurs comme modérateur pour s’assurer que les commentaires remplissent la mission principale de la carte. Il veut éviter que la plateforme serve de tribune de lynchage.
«À date, on n’a eu aucun commentaire négatif», se réjouit-il.
Pour l’instant, il est possible d’accéder à la carte seulement à partir d’un navigateur. L’équipe de Masse Critique dit travailler avec son développeur bénévole Matias pour développer une application et de nouvelles fonctionnalités.