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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Bye bye Hydro: une minimaison autosuffisante en énergie

La minimaison autonome de Rémy Pratt et sa conjointe à Sainte-Alexis-des-Monts en Mauricie.
La minimaison autonome de Rémy Pratt et sa conjointe à Sainte-Alexis-des-Monts en Mauricie. Photo fournie par Rémy Pratt
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Photo portrait de Simon Dessureault

Simon Dessureault

2023-09-10T04:00:00Z
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Un expert de l’énergie solaire a décidé de tenter lui-même l’expérience de l’autosuffisance par rapport à Hydro-Québec dans une minimaison, ce qui semble être un succès jusqu’ici.

Rémy Pratt vit depuis presque 7 ans avec sa conjointe dans leur minimaison en bois de 16 pieds sur 20 pieds dans la municipalité de Sainte-Alexis-des-Monts, en Mauricie.

Contrairement à ce que l’on voit habituellement, leurs panneaux solaires (en place depuis deux ans) sont situés à 150 pieds de leur habitation, qui se trouve sur le bord de la rivière, dans le bois. Il y a donc 10 panneaux solaires de 435 watts chacun à cet endroit où il n’y a aucun service de distribution d’eau ou d’électricité.

Photo fournie par Rémy Pratt
Photo fournie par Rémy Pratt

«J’ai l’électricité qui se rend au coin de mon terrain, mais je ne veux pas me brancher sur le réseau pour des raisons philosophiques», a expliqué M. Pratt, qui travaille dans l’industrie solaire depuis une trentaine d’années. L’homme de 65 ans donne maintenant des cours privés en installation solaire, notamment pour Stardust Solar, une entreprise de la Colombie-Britannique spécialisée dans la formation et l’installation solaire. 

«Je suis capable de vivre en autonomie énergétique, ça se passe très bien.» 
  • Écoutez le segment économique d'Yves Daoust via QUB radio :
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La maison

Sa maison avec une mezzanine compte une seule pièce à aire ouverte. Une partie est bien évidemment réservée pour la salle de bain avec douche et toilette, qui constitue la seule pièce fermée de la maison.

Rémy Pratt chauffe avec un poêle à bois et il a un petit chauffe-eau conventionnel de quatre galons branché sur ses batteries qui sont alimentées par les panneaux solaires. «C’est suffisant pour ce que l’on fait ici et je n’ai pas de génératrice non plus», spécifie-t-il. Rémy Pratt ne voit aucun inconvénient à vivre de cette façon.

«Je n’avais jamais construit de maison, mais je me suis entouré des bonnes personnes», dit M. Pratt, alors qu’il a fait appel à quelqu’un pour dessiner les plans ainsi qu’à un professionnel de la construction qui lui expliquait ce qu’il fallait faire ou ne pas faire.

Le système électrique de Rémy Pratt. L’onduleur, notamment, est la boîte bleue en bas à gauche.
Le système électrique de Rémy Pratt. L’onduleur, notamment, est la boîte bleue en bas à gauche. Photo fournie par Rémy Pratt

Chaud l’hiver

M. Pratt nous a aussi fait part d’un avantage durant l’hiver lié au positionnement plein sud de sa maison. «Je n’ai pas de masse thermique, mais lorsqu’il y a du soleil l’hiver j’ai facilement 4-5 degrés de plus dans la maison», nous a expliqué Rémy Pratt. Certaines maisons sont construites de façon à ce que le soleil chauffe la masse thermique et restitue cette chaleur pendant la nuit. Une masse thermique est une masse de matière comme du ciment, de la pierre ou du béton qui permet d’entreposer le jour la chaleur du soleil et de la restituer lentement durant la nuit. 

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«Et il y a parfois des municipalités qui veulent des maisons tournées vers la rue au niveau de la réglementation municipale, mais ce n’est pas le cas avec Saint-Alexis [sa maison n’est pas visible de la rue]», dit-il pour démontrer que ce ne sont pas toutes les villes qui permettraient sa situation.

Patrick Baril, directeur de l’aménagement et de l’urbanisme à Saint-Alexis-des-Monts, nous a précisé que les propriétaires ont un angle de possibilité de 15 degrés par rapport à la rue. «Mais dès qu’on sort du périmètre urbain du village, cette réglementation ne tient plus, a affirmé M. Baril. Ce genre de règlement est en vigueur pour pas qu’il y ait des maisons croches par rapport aux autres dans une rue.»

La maison de Rémy Pratt est également sur pilotis, ce qui lui évite de gros ennuis, car il habite en zone inondable. «Cette année la rivière a débordé beaucoup plus que d’habitude, a confié Rémy Pratt. L’eau s’est arrêtée tout près de la maison et j’étais très content d’avoir les pilotis.»

«Je prévois finir ma vie ici, je suis très confortable», termine M. Pratt. 

Source.s d’énergie : 
  • Panneaux solaires
  • Poêle à bois
  • chauffe-eau conventionnel de quatre galons branché sur ses batteries

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