Un conteneur maritime converti en une minipiscine publique pour se rafraîchir gratuitement à Montréal
La Piscinette est ouverte tous les jours de midi à 19h dans Ville-Marie


Louis-Philippe Messier
À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Il fait chaud et vous cherchez à vous rafraîchir? Eh bien, voici la Piscinette, qui porte bien son nom: c’est effectivement une sorte de bébé piscine, accessible gratuitement à Montréal.
Ce conteneur converti en bassin à baignade rafraîchissante sera inauguré officiellement le dimanche 7 juillet au parc Jos-Montferrand, dans le quartier Sainte-Marie à Montréal.
Sa principale qualité? La Piscinette est toute petite, donc abordable (environ 50 000$, me dit la Ville) et facile à aménager dans des lieux urbains denses que la chaleur accable tout particulièrement, les fameux îlots de chaleur.
Son principal défaut? C’est également son petit format, qui la rend accessible seulement à de petits groupes à la fois et pas du tout propice à l’entraînement du crawl en longueurs.
Avec approximativement 10,5 m de longueur, 2,5 m de largeur et 1,75 m de profondeur, elle contient un volume d’eau plus modeste que celui des piscines hors terre de mon enfance en banlieue.
Besoin criant de fraîcheur
«L’arrondissement de Ville-Marie a des pataugeoires, des jeux d’eau et des piscines publiques intérieures, mais aucune piscine publique extérieure... ce qui se fait ressentir en période de canicule», raconte Sophie Mauzerolle, la conseillère du district Sainte-Marie qui a porté ce projet destiné aux familles du quartier.
Comme le quota maximal d’usagers de 18 est rapidement atteint, une zone sablonneuse munie de parasols a été aménagée juste à côté, avec des tables où manger et des jouets pour les enfants.
Des camions de bouffe de rue seront aussi parfois sur place.
«Nous avions peur des files d’attente à notre première année d’essai, mais on a découvert qu’il y avait un bon roulement, les gens s’autorégulent beaucoup: ils se rafraîchissent, profitent un peu des hamacs, puis ressortent, et d’autres peuvent entrer.»

La Piscinette a eu une première incarnation expérimentale, sur un échafaudage temporaire, en 2022.
Après une absence l’été dernier (pour cause d’insuffisance de soumissionnaires pour le projet permanent), la revoici, encadrée d’une grande structure de bois flanquée de sept hamacs de coton (franchement trop confortables pour y lire longuement sans somnoler) et de structures munies d’écrans pare-soleil pour prévenir la cuisson des usagers.

«La structure de bois restera au moins les deux prochaines années», m’explique Sophie Duval, la conseillère en aménagement qui a piloté le projet.
«Si d’autres arrondissements ou villes ou organismes veulent imiter la Piscinette, ça nous fera plaisir de les conseiller à partir de ce que l’expérience nous a appris», dit Mme Mauzerolle.

Je l'ai essayée
La Piscinette est ouverte de midi à 19h sept jours sur sept.
Je l’ai essayée jeudi soir. Il n’y a pas à dire, c’est vraiment charmant! L’eau était fraîche et bonne.
Une ribambelle d’enfants joyeux barbotaient et sollicitaient si souvent l’attention des sauveteurs que ceux-ci devaient parfois se demander s’ils n’étaient pas en train de devenir des moniteurs de camp de jour.
«C’est plus chaleureux et intime que les pataugeoires et les gens viennent souvent nous parler», s'enthousiasme Sophie Sekkouri, une sauveteuse.
«C’est très facile à surveiller et on n’a pas besoin de sifflet pour se faire entendre», rajoute sa collègue Charlie Zanré.
Le projet Piscinette est pour l’instant unique en son genre au Québec comme lieu de baignade public, mais de tels conteneurs «piscinisés» sont offerts aux acheteurs privés, notamment par une compagnie saguenéenne appelée Container Canada.
