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L'article provient de TVA Nouvelles

Une météorite s’écrase (encore) à Drummondville: ouvrez l'oeil

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2025-06-26T20:26:40Z
2025-06-27T13:01:18Z
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Une deuxième météorite s’est écrasée en moins de quatre mois dans la région de Drummondville, au Centre-du-Québec, le 24 juin dernier. Les fragments de la roche d’origine extraterrestre pourraient contenir des composés organiques essentiels à l’apparition de la vie.

«On estime que la masse totale de la météorite pourrait être de 400 g, peut-être plus, mais elle sera probablement décomposée en plusieurs fragments», signale la conseillère scientifique du Planétarium de Montréal et spécialiste de l’observation et de la modélisation des pluies de météores Auriane Egal.

L’objet céleste «exceptionnellement lumineux» a été repéré mardi, vers 3h55 du matin, dans le ciel de la province par au moins cinq caméras du réseau Détection et observation de météores (DOMe).

Photo fournie par PLANÉTARIUM DE MONTRÉAL
Photo fournie par PLANÉTARIUM DE MONTRÉAL

Il a d’abord été aperçu au nord de Cornwall, en Ontario, avant de survoler la région de Montréal et de poursuivre sa trajectoire vers le Centre-du-Québec.

Les calculs suggèrent que plusieurs météorites ont pu tomber au sol près du 8e Rang, entre les municipalités de Saint-Wenceslas et Lemieux, à une soixantaine de kilomètres de Drummondville.

Photo fournie par PLANÉTARIUM DE MONTRÉAL
Photo fournie par PLANÉTARIUM DE MONTRÉAL

Une seconde météorite en quatre mois

En mars dernier, un événement similaire a également été capté dans le ciel du Centre-du-Québec.

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• À lire aussi: Ce qu’il faut savoir sur la météorite qui est tombée à Drummondville

Il s’agissait alors de la première observation significative depuis que le projet DOMe du Planétarium est entré en service, en 2018. Le réseau compte 11 caméras installées un peu partout dans la vallée du Saint-Laurent.

Les calculs de trajectoire ont démontré que la météorite se serait écrasée dans le secteur de Drummondville, le long de la rivière Saint-François.

Est-ce seulement une coïncidence?

«Ce n’est pas forcément que les météorites tombent toujours dans cette région, mais plutôt qu’il s’agit de l’endroit où il y a le plus de personnes aptes à les observer et où se déploie le plus vaste réseau de caméras», souligne Auriane Egal.

On dénombre en moyenne 500 chutes de météorites chaque année à travers le monde. Une dizaine d’entre elles s’écraseraient au Québec.

La vie extraterrestre

Le Planétarium de Montréal demande l’aide de la population pour retrouver des fragments de la météorite tombée la journée de la fête nationale du Québec avant que la pluie ne se mette à tomber dans les prochains jours.

Ces morceaux de roche sont importants, insiste Mme Egal.

Ils pourraient contenir des molécules essentielles à l’apparition de la vie.

«D’après la façon dont elle s’est fragmentée dans l’atmosphère, on a vu que beaucoup de petits morceaux se détacher de la masse principale. C’est une indication de chute de chondrite carbonée, une sorte de météorite riche en composés organiques», explique Mme Egal.

«On pourrait y retrouver des acides aminés qui sont à la base de l’ADN», illustre-t-elle.

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L’astrophysicienne cite le cas de la météorite de Murchison, tombée près de la ville du même nom, en Australie, le 28 septembre 1969.

Photo fournie par NASA
Photo fournie par NASA

«Elle contenait plus de 50 000 composés organiques différents, notamment des acides aminés, ce qui en fait un objet d’étude important pour comprendre les origines de la vie, indique-t-elle. On touche un peu aux grandes questions de la vie extraterrestre.»

Mais avant de pouvoir se prononcer, il faut retrouver au moins un fragment de l’objet céleste.

Comment reconnaître une météorite?

Une météorite fraîchement tombée présente une croûte de fusion sur sa surface, formée par l’échauffement de la roche lors de sa traversée de l’atmosphère. Elle est généralement noire, lisse et brillante.

Elle peut aussi être métallique et réagir à un aimant.

Des fragments noirs de petite taille, pesant entre 1 g et 10 g, sont attendus dans la région de l’écrasement au Centre-du-Québec. Ils pourraient être visibles au sol sur les terrains plats, sablonneux ou herbeux.

Des morceaux de roche plus massifs pouvant aller jusqu’à 100 g pourraient également être retrouvés.

En cas de découverte d’une météorite potentielle, le Planétarium conseille de ne pas la manipuler à mains nues afin d’éviter toute contamination. On suggère de la placer dans un sac refermable ou de l’envelopper dans du papier aluminium.

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