Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Grand Prix du Canada: les amateurs ne pourront économiser sur la bière

Une mesure au goût amer pour les amateurs de Formule 1 québécois

Stephanie Clarke a assisté à de nombreux Grands Prix à Montréal au fil des ans avec son père, James. Ce dernier, qui digère mal la nouvelle politique en matière d’alcool, a assisté à tous les Grands Prix de F1 présentés en sol québécois au cours des 30 dernières années.
Stephanie Clarke a assisté à de nombreux Grands Prix à Montréal au fil des ans avec son père, James. Ce dernier, qui digère mal la nouvelle politique en matière d’alcool, a assisté à tous les Grands Prix de F1 présentés en sol québécois au cours des 30 dernières années. Photo courtoisie
Partager
Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-05-07T04:00:00Z
Partager

C’est la fin d’une longue tradition cette année au Grand Prix du Canada à Montréal, alors que les spectateurs n’auront plus le droit d’entrer sur le site avec leurs propres boissons alcoolisées. De nombreux fans de la première heure sont mécontents.

• À lire aussi: Les terrasses du Village finalement ouvertes jusqu’à 3h certains soirs

« On gratte nos cennes pour se payer un billet, pis là ils nous disent qu’on va devoir payer 9 $ pour une bière », lance James. S’il veut taire son nom de famille, c’est pour éviter de perdre la place qu’il occupe dans les tribunes depuis de longues années. 

La valeur des billets pour les trois jours de l’événement – essais libres, qualifications et course – va de 150 $ en admission générale à 400 $ et plus dans les tribunes. 

James a assisté à tous les Grand Prix à Montréal depuis plus de trois décennies. 

« Pour les porteurs de Rolex, ça ne change rien, mais pour nous, ça représente un autre 100 $ dans un week-end déjà très dispendieux », dit-il.

Ils sont plus d’une trentaine d’amis à se retrouver au circuit Gilles-Villeneuve, chaque année.

« On rit, on jase, on se partage des bières de partout dans le monde », raconte James. 

Publicité

« On n’est pas des millionnaires », ajoute un autre membre du groupe, le Torontois Rohit Seth. 

Après avoir « dépensé beaucoup d’argent pour les billets », il se consolait en se disant que ses amis et lui pouvaient au moins « économiser quelques petits dollars sur nos boissons alcoolisées ».

En place pour toujours

Pas cette année ni aucune autre, d’ailleurs, car la nouvelle politique est là pour de bon, indique la direction du Grand Prix. 

« Ils enlèvent les quelques petites attentions qui existaient encore aux gens qui économisent pour se payer ces coûteux billets. C’est ça qu’est devenu le Grand Prix ? » se demande Rohit Seth. 

La nouvelle politique du Grand Prix en matière d’alcool est inscrite dans les « termes et conditions » de l’événement depuis plus de deux ans. 

Son entrée en vigueur était prévue pour 2020, mais la pandémie a mené à l’annulation de cette édition et de celle de 2021. 

Il sera dorénavant interdit d’apporter des boissons alcoolisées provenant de l’extérieur du site « afin d’assurer la sécurité et la quiétude de l’entièreté de nos spectateurs », indique Sandrine Garneau-Le Bel, directrice des communications de l’événement. 

« Il sera toujours possible d’apporter des liquides non alcoolisés ainsi que de la nourriture provenant de l’extérieur du site tant qu’ils ne sont pas dans des contenants en verre », ajoute-t-elle. 

Publicité

Pour Tanuj Mehta, un habitué du Grand Prix qui vient de Houston, au Texas, ce sera la fin de l’ambiance décontractée qui faisait tout le charme de l’événement. 

« Vos voisins de l’autre côté de la frontière ne seront plus attirés à venir et pourront tout aussi bien se rendre au Grand Prix des États-Unis, où une politique similaire est en vigueur et où ça leur coûtera beaucoup moins cher de se rendre », dit-il.

La direction au courant

Au Grand Prix du Canada, on est au courant que de nombreux amateurs de la première heure sont mécontents de la nouvelle politique. 

Le chef de la direction – Relation client, Dominique McCarthy Fauteux – a d’ailleurs répondu à certains d’entre eux, cette semaine. 

« Nous sommes conscients que notre événement de trois jours est un engagement à la fois en temps et en argent, c’est pourquoi le prix de la bière est fixé à un montant raisonnable de 9 $ », a-t-il notamment écrit par courriel.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité