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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Une mère forcée de déménager: la DPJ admet avoir divulgué son adresse, mais refuse de payer

Chantal Poirier / JdeM
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Frédérique Giguère | Journal de Montréal

2023-05-18T19:30:00Z
2023-05-18T21:15:55Z
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Même si la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a admis avoir commis une erreur en divulguant l’adresse d’une mère monoparentale à son ex-conjoint violent, la victime déplore le fait qu’on ne l’a toujours pas indemnisée pour les importants frais de déménagement que cette bourde a engendrés. 

• À lire aussi: Une erreur de la DPJ force cette maman à déménager

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Après avoir lu son histoire dans Le Journal en novembre, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a pris l’initiative d’enquêter sur le dossier de cette maman. Cette dernière a récemment reçu la confirmation que la DPJ avait finalement reconnu sa faute.

«[...] Nous pouvons constater que la situation portée à notre attention a été corrigée, peut-on lire dans la lettre de la CDPDJ envoyée à la femme. En effet, la DPJ a admis sa responsabilité et a mis en place des mécanismes afin que la situation ne se reproduise pas.»

42 000$ réclamés

La mère, dont nous tairons l’identité pour des raisons légales, a envoyé une mise en demeure à la DPJ en septembre dernier. Elle réclame le remboursement des frais de déménagement et des honoraires d’avocat ainsi qu’un montant en dommages et préjudices. Le total s’élève à près de 42 000$, selon le document envoyé par son avocate. Les frais importants s’expliquent notamment par le fait qu’elle a dû réagir «d’urgence» parce qu’elle craignait pour sa sécurité. Elle a également dû se reloger dans un contexte de crise du logement et s’est ainsi retrouvée avec un loyer nettement plus dispendieux.

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La veille de son déménagement forcé, la mère monoparentale de la Rive-Nord était entourée par les boîtes dans son petit logement.
La veille de son déménagement forcé, la mère monoparentale de la Rive-Nord était entourée par les boîtes dans son petit logement. Chantal Poirier / JdeM

Près de huit mois se sont écoulés depuis l’envoi de la mise en demeure, et la résidente de la Rive-Nord n’a toujours pas reçu un sou. Son dossier est toujours en analyse par un cabinet d’expertise en règlement de sinistre, mandaté par la DPJ.

«Financièrement, je suis à la gorge, lance-t-elle avec émotion. Ils m’ont endettée à cause d’une erreur et personne ne semble imputable. Ils ne me l’ont même pas admis à moi, personnellement, leur erreur.»

  •  Écoutez la rencontre Gibeault-Dutrizac avec Nicole Gibeault, juge à la retraite au micro de Benoit Dutrizac via QUB radio : 

Adresse par huissier

La mère de famille affirme avoir vécu diverses formes de violence de la part du père de son enfant au cours des dernières années, si bien qu’elle craint pour sa sécurité depuis longtemps. Des méfaits sur sa voiture concordant avec des conflits en cour avec lui l’ont finalement poussée à demander à un juge de rendre son adresse civique confidentielle, ce qui a été fait. Malgré tout, une intervenante de la DPJ a fait parvenir par huissier un document chez le père de l’enfant à la fin de l’été dernier dans lequel l’adresse de la mère était inscrite.

Malgré son récent déménagement, elle n’arrive tout de même pas à dormir sur ses deux oreilles la nuit. 

«Quand il va chez son père, mon fils me dit qu’il le questionne beaucoup sur notre nouvelle maison et lui demande où on a déménagé. Je mets le système d’alarme chaque soir en espérant que tout sera correct», dit-elle, inquiète. 

Fidèle à son habitude, la DPJ a refusé de commenter le dossier, invoquant des notions de confidentialité. 

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