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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Une mère crie à l’aide pour son fils accusé d’avoir tué ses enfants

Bien qu’elle ait perdu ses petits-enfants Olivier et Alex, Mylène Chicoine, au centre, veut aider son fils Michael.
Bien qu’elle ait perdu ses petits-enfants Olivier et Alex, Mylène Chicoine, au centre, veut aider son fils Michael. Photo courtoisie, Mylène Chicoine
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Nicolas Saillant | Journal de Québec

2021-08-24T17:36:51Z
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Le crime commis par Michaël Chicoine, accusé du meurtre de ses deux enfants, en octobre à Wendake, a beau être «impardonnable», ce n’est pas une raison pour n’avoir aucun suivi psychologique en prison, déplore sa mère.

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Auteur présumé du meurtre de ses deux fils, Olivier, 5 ans, et Alex, 2 ans, Michaël Chicoine est incarcéré à la prison de Québec depuis octobre.

En dépression majeure au moment des faits, selon ses proches, l’accusé a été placé à l’infirmerie du centre de détention depuis sa comparution. 

Or, près d’un an plus tard, sa mère, Mylène Chicoine, déplore que son fils n’ait eu droit a aucun suivi médical depuis son incarcération.

«J’ai déjà perdu mes deux petits-enfants à cause de la maladie mentale, je ne voudrais pas perdre mon gars en plus», fait valoir sa mère.

En choc post-traumatique, Michaël Chicoine a fait deux tentatives de suicide depuis qu’il est incarcéré, dont la dernière, qui a nécessité une hospitalisation, dit sa mère.

Malgré cela, le prévenu n’aurait eu aucun ajustement de médication, ayant comme prescription les mêmes médicaments qu’il prenait avant les faits reprochés. 

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Transfert à Pinel refusé 

«C’est impardonnable [ce qui est arrivé], mais je ne veux pas perdre mon fils», plaide Mme Chicoine qui fait des pieds et des mains pour lui obtenir de l’aide.

«Sa santé mentale se détériore, il n’a vraiment pas d’aide», déplore-t-elle.

Aidée de l’avocat de son fils, Me Pierre Gagnon, Mme Chicoine a donc fait des demandes pour que l’accusé soit transféré à l’institut psychiatrique Philippe-Pinel, ce qui a été refusé puisqu’il s’agit d’un district différent.

Puisque Michaël Chicoine est d’origine autochtone, sa mère a aussi tenté de le faire transférer au centre de détention de Sept-Îles où de l’aide spécialisée pour les prévenus autochtones est offerte, mais une fois de plus, elle s’est butée à un mur.

Responsabilité du système 

«On se heurte au béton», illustre Mme Chicoine. Bien qu’une évaluation psychologique ait été faite en prévision de son procès où la responsabilité criminelle risque d’être au cœur du débat, l’accusé n’a donc eu aucun suivi depuis un an.

La mère comprend que son fils n’aura pas la sympathie du public après ce qu’on lui reproche, mais pense également à l’ensemble des détenus qui ont aussi besoin d’aide en prévision de leur retour en société.

«Tout le monde a droit d’être soigné, sinon c’est des portes tournantes», explique-t-elle.

L’avocat de Michaël Chicoine estime pour sa part que le système a une responsabilité. «Il faut faire en sorte que l’accusé se rende à son procès», illustre-t-il.

«Il faut aller au fond des choses», estime Me Gagnon, qui fait valoir que le suicide d’un prévenu en prison empêcherait les victimes d’avoir des réponses à leurs questions.  

Une tragédie 

Photo tirée de Facebook
Photo tirée de Facebook

Le suspect 

- Michaël Chicoine  

- 31 ans  

- Infirmier auxiliaire   

- Originaire de Sept-Îles  

- Accusé de deux meurtres au deuxième degré dans la nuit du 10 au 11 octobre 2020 dans une résidence de Wendake    

Les victimes  

- Olivier Chicoine, 5 ans  

- Alex Chicoine, 2 ans     

La mère des victimes

- Émilie Arsenault  

- Avait fait trois signalements à la DPJ   

- En «colère» contre les failles du système  

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