Une «menace inédite»: nos PME manufacturières inquiètes de Trump
Le baromètre de Sous-Traitance Industrielle Québec (STIQ) vient confirmer les nuages noirs qui planent sur nos manufacturières.


Francis Halin
Plus de trois quarts de nos usines s’inquiètent du protectionnisme américain agressif et peinent à devenir plus productives en raison du manque criant de relève.
«Depuis la mise en vigueur de la nouvelle politique commerciale américaine, le secteur manufacturier québécois fait face à une menace inédite et d’une ampleur sans précédent», alerte le PDG de Sous-Traitance Industrielle Québec (STIQ), Richard Blanchet par communiqué.
Au total, plus de 77% des manufacturiers sondés craignent le protectionnisme, révèle la 16e édition de son Baromètre industriel québécois, une étude réalisée auprès de 500 PME manufacturières d’ici.
Au Québec, une bonne partie des PME manufacturière (93%) ont moins de 100 employés et 31,5 % moins de 5 employés.
«C’est il y a deux, trois ou même quatre ans qu’on aurait dû augmenter la productivité dans nos entreprises – pas aujourd’hui, maintenant qu’on n’a plus le choix et qu’on se retrouve mis au pied du mur par nos voisins du Sud», reconnaît Stéphane Boisjoli, président de Laval Poinçon & Matrice, dans le baromètre.
«Développer un nouveau client, c’est un investissement qui se planifie des années à l’avance. À court terme, on n’a tout simplement pas la capacité de repositionner l’ensemble de notre clientèle», observe quant à elle Marie-Ève Rachita, directrice générale de Diacarb.

Manque de relève
En pleine tempête parfaite commerciale, les entreprises sondées par STIQ se disent sous le choc. Pour amoindrir les coups, elles ont besoin de stimuler leur productivité.
Mais ce n’est pas si simple pour elles.
Pourquoi ? L’âge des propriétaires-entrepreneurs est élevé et le manque de relève fait mal.

«Les trois quarts des entreprises (77 %) évaluaient l’enjeu de la relève comme étant très ou assez important, soit une hausse significative de 7 points par rapport à 2023», indique le baromètre.