Médecin radiée en Estrie: elle a laissé partir une patiente de l'urgence sans l'examiner et celle-ci a fait un AVC deux jours plus tard

Une médecin de l’Estrie qui avait laissé une patiente partir de l’urgence sans l’examiner a écopé d’une radiation de trois mois, après que la femme eut subi un AVC à peine deux jours plus tard.

«Il était impératif qu’elle examine et évalue elle-même la patiente», tranche le conseil de discipline du Collège des médecins du Québec dans une décision récente.

La D^re Julie Gauthier pratiquait à l’urgence de l’Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins, à Cowansville, l’après-midi du 7 mars 2022, lorsqu’une patiente s’est présentée à l’urgence avec des symptômes neurologiques.

Congé rapide

«Les informations obtenues de l’infirmière au triage de l’urgence laissent présager un accident vasculaire cérébral (AVC) alors que des informations discordantes proviennent d’une étudiante en médecine. [La médecin] omet d’évaluer elle-même la patiente. Le jour même, elle lui donne son congé, sans l’avoir examinée», relate le conseil à propos des événements.

Or, seulement deux jours plus tard, la patiente a été admise de nouveau à l’urgence pour un «AVC sylvien D probable» pouvant entraîner des séquelles irréversibles au cerveau.

Revenir en arrière

«Si je pouvais revenir en arrière, je me présenterais au chevet de madame [la patiente] afin de refaire l’intégralité de l’évaluation [...] Depuis ces événements, je fais preuve d’une prudence redoublée», a assuré la médecin.

Elle a aussi présenté ses excuses à la patiente. Le jugement du conseil de discipline reste muet sur son état de santé actuel.

Dans le cadre de sa pratique, la D^re Gauthier assure régulièrement la supervision d’externes et de résidents en médecine ainsi que de l'enseignement clinique auprès d'eux.

«Avant le 7 mars 2022, je n’avais jamais confié une évaluation de cette nature à un(e) externe», a-t-elle affirmé au conseil, ajoutant qu’elle va réévaluer tous ses futurs patients.

«Les médecins doivent s’assurer de faire preuve de diligence. Lorsqu’ils sont appelés à intervenir auprès d’un patient, ils doivent se méfier de la première impression et éviter d’adopter une “vision tunnel’’», écrit le conseil.