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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Une médecin a caché la cause de décès d’un patient

Photos Pierre-Paul Poulin et tirée du site Association ressources et références en santé
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Héloïse Archambault | Journal de Montréal

2023-01-10T20:30:00Z
2023-01-11T11:03:37Z
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Une médecin de famille a reconnu avoir menti et tenté à plusieurs reprises de camoufler la véritable cause de décès d’un patient en fin de vie, qui s’est étouffé en mangeant un sandwich.  

Médecin depuis 30 ans, la Dre Maria Karas a plaidé coupable à deux chefs d’infractions du conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ), mardi matin. 

Les faits remontent au 3 mars 2020, à l’Hôpital Marie-Clarac de Montréal. Alors qu’il mangeait un sandwich aux œufs pour dîner, un patient de 72 ans (dont l’identité est protégée) s’est étouffé. 

Secouru rapidement par l’équipe d’infirmières et la Dre Karas, le patient qui était aux soins palliatifs n’a pas survécu, malgré des manœuvres pour dégager ses voies respiratoires. 

Nettoyer la bouche

Selon le syndic, la Dre Karas a demandé au personnel de ne pas parler d’étouffement, et a dit à une infirmière de ne pas écrire le mot « étouffement » dans ses notes médicales. 

« Elle a dit qu’il fallait faire une bonne hygiène buccale pour enlever toute trace de nourriture », a rapporté le Dr Steven Lapointe, syndic du CMQ. 

Après le décès, la Dre Karas a répété à « au moins trois reprises » de ne pas dire que le patient s’était étouffé, et qu’il fallait « que les notes concordent ». 

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En conversation avec la famille du défunt, la Dre Karas a expliqué que « le patient est décédé de sa maladie », a rapporté le Dr Lapointe. 

Le 19 mars 2020, le coroner a contacté la médecin de famille pour savoir si ce patient était mort d’étouffement. 

« Elle a répondu en lui assurant que ce n’était pas le cas », a confié le Dr Lapointe en audience. 

Deux jours plus tard, le coroner a reçu un appel d’une infirmière qui mentionnait que le patient s’était bel et bien étouffé, et une enquête a été ouverte. 

Selon le syndic, les employés qui sont intervenus ce jour-là étaient encore « bouleversés » de ce qu’ils avaient vécu, deux ans plus tard. Lors de sa première rencontre avec le syndic, en décembre 2020, la Dre Karas avait encore maintenu sa version des faits, soit que l’homme était mort de sa maladie. 

Puisque la Dre Karas n’a pas voulu témoigner devant le conseil de discipline, on ignore toujours pourquoi elle a voulu cacher la cause de ce décès. Depuis 2012, elle était la chef des soins palliatifs à l’Hôpital Marie-Clarac. Selon son avocate, elle a démissionné après ce décès tragique. 

Radiée quatre mois ?

« Elle a énormément souffert de cet évènement, a témoigné Me Sophie Arpin. Elle ne travaille plus dans l’unité qu’elle avait bâtie. » 

Les deux partis ont suggéré une radiation temporaire de quatre mois. Le conseil devra rendre une décision d’ici trois mois. 

La Dre Karas travaille aujourd’hui au CHSLD Armand-Lavergne, à Montréal. Elle n’avait pas d’antécédent disciplinaire.

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