Une majorité d’ados en faveur de l’interdiction complète du cellulaire à l’école


Daphnée Dion-Viens
Une majorité d’adolescents québécois sont en faveur de l’interdiction complète du cellulaire à l’école, y compris pendant les pauses et l’heure du dîner.
C’est du moins le constat fait par les élus membres de la commission spéciale sur les impacts des écrans chez les jeunes, à l’issue d’une tournée réalisée dans près d’une vingtaine d’écoles cet automne, qui leur a permis de rencontrer environ 500 élèves.
«Les jeunes, ce qu’ils nous disent, c’est qu’ils désirent être encadrés» puisqu’ils sont bien au fait des risques associés à l’utilisation des écrans, affirme la députée caquiste Amélie Dionne, qui préside les travaux de cette commission transpartisane.
Elle cite en exemple le collège privé de Rivière-du-Loup, qui interdit complètement l’utilisation du cellulaire depuis de nombreuses années et où les élèves se réjouissent de pouvoir faire plusieurs autres activités à l’extérieur des heures de cours.
«C’est une mesure qui leur permet de faire autre chose qu’être sur les écrans», dit-elle.
Les élus se sont aussi rendus à l’école secondaire de Rochebelle, à Québec, où le cellulaire est interdit aux élèves de première et deuxième secondaire depuis la rentrée.
«Ces jeunes-là, en majorité, étaient très d’accord. C’est certain que pour eux, la transition était plus facile parce qu’ils étaient déjà habitués au primaire à ne pas avoir leur cellulaire», souligne Mme Dionne.
Il est toutefois trop tôt pour dire si les membres de la commission recommanderont l’interdiction complète du cellulaire dans toutes les écoles québécoises. Les élus doivent remettre leur rapport final à la fin mai.
Le cellulaire est officiellement interdit en classe depuis le 1er janvier 2024, à la suite d’une directive ministérielle, mais plusieurs écoles avaient déjà banni l’appareil pendant les cours.
Une grande majorité d’écoles secondaires québécoises permettent toutefois à leurs élèves de visionner des vidéos sur TikTok sur leur cellulaire pendant l’heure du dîner ou les pauses.
Âge minimal pour accéder aux réseaux sociaux
Une majorité de jeunes seraient aussi en accord avec le rehaussement de l’âge minimal pour accéder aux réseaux sociaux, affirme la députée caquiste.
Présentement, il suffit de déclarer avoir 13 ans pour se créer un compte sur SnapChat ou Instagram.
Plusieurs jeunes du primaire ont d’ailleurs raconté avoir menti sur leur âge pour s’inscrire sur les réseaux sociaux, souvent avec l’accord de leurs parents.
«La majorité nous a indiqué être en accord [avec le rehaussement de la majorité numérique], surtout les élèves du secondaire qui voient leurs petits frères et leurs petites sœurs grandir dans cet univers-là et avoir accès à du contenu pas approprié», affirme Mme Dionne.
Les consultations particulières de la commission parlementaire se poursuivront à partir de la fin janvier. Une consultation en ligne est aussi en cours jusqu’à la fin du mois.
Qui sont les jeunes rencontrés par les élus?
Environ 500 élèves de la cinquième année à la cinquième secondaire provenant de 18 écoles publiques et privées, francophones et anglophones situées dans les régions suivantes:
- Bas-Saint-Laurent
- Côte-Nord
- Gaspésie
- Capitale-Nationale
- Grand Montréal
- Outaouais
La commission spéciale sur les impacts des écrans chez les jeunes doit se pencher notamment sur les questions suivantes:
- le temps d’écran chez les jeunes;
- les mesures d’encadrement des écrans, notamment à l’école et sur le web;
- l’accès aux réseaux sociaux;
- l’utilisation des jeux vidéo;
- la cyberintimidation.