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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Une loyauté mal placée à la monarchie

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Photo portrait de Guillaume St-Pierre

Guillaume St-Pierre

2023-11-15T05:00:00Z
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​Plusieurs pays se sont posé des questions sur leur relation avec la monarchie après la mort de la reine Elizabeth II.

Le Canada a fermé les yeux comme si de rien n’était, préférant le confort du statu quo.  

Le gouvernement Trudeau n’a aucune envie de brasser la cabane. Les conservateurs de Pierre Poilievre non plus.  

On a même mis les petits plats dans les grands pour Charles III, en inaugurant nos nouvelles pièces de monnaie le jour même de son anniversaire. 

La population est pourtant rendue ailleurs. 

Abolition

Un récent sondage Léger publié en septembre montre que 63 % des Canadiens estiment que le moment est venu de réfléchir à nos liens avec la monarchie. La moitié pensent qu’il est même temps de s’en débarrasser. 

À l’inverse, un petit 14 % de la population ressent un attachement à la monarchie. 

On l’admire pour sa stabilité et sans doute pour des raisons plus cosmétiques.  

Le nombre de Canadiens qui ne veut rien savoir d’elle fait le chemin inverse, entre autres à cause de l’apport de l’immigration.  

Beaucoup de ces nouveaux Canadiens viennent de pays qui n’ont pas une relation très paisible avec la monarchie britannique.  

En fait, elle est en froid avec plusieurs groupes de la société canadienne. On n’a qu’à penser aux Autochtones et aux Acadiens. 

De la stabilité, peut-être, de l’oppression, assurément. 

Trudeau y tient 

L’Australie a fait un premier pas en remplaçant le faciès du monarque par une illustration autochtone. Le roi Charles III demeurera sur des pièces de monnaie. 

Huit autres pays et territoires des Caraïbes ont pris la décision historique de carrément supprimer les symboles de la monarchie. 

Le Canada est, avec la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, de ceux qui lui sont restés entièrement loyaux.

Justin Trudeau insiste sur le fait que la population se fiche de ce débat. Prendre au minimum un pas de recul, comme l’a fait l’Australie, aurait été plus fidèle au Canada d’aujourd’hui. 

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