Une lettre rédigée par la direction d'une école primaire suscite la controverse sur Internet
TVA Nouvelles
Une lettre rédigée par la directrice de l’école primaire de Richelieu à l’attention des parents suscite la controverse sur les réseaux sociaux, mercredi.
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Cette lettre informe que les élèves de deux classes différentes seront sous l’enseignement d’une personne s’identifiant comme non binaire. Le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières a confirmé à TVA Nouvelles que cette lettre est authentique.
De ce fait, ces étudiants sont invités à privilégier le titre de civilité «Mx», prononcé «Mix», au lieu de «Monsieur» ou «Madame», lorsqu’ils s’adressent à cette enseignante.
Il est également inscrit qu’à la rentrée scolaire, l’enseignante concernée effectuera une discussion en classe sur «l’ouverture, les différences et les appellations de genre». Celle-ci demande d’utiliser le féminin pour parler d’elle, mais ceux qui souhaitent découvrir l’écriture inclusive sont invitées à cliquer sur un lien.
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Au départ, cette lettre s’adressait uniquement aux élèves d’un groupe de cinquième année et d’un groupe de sixième année. Cependant, la diffusion de la lettre a pris une tournure bien différente.
«Cette lettre n’aurait pas dû se retrouver sur les réseaux sociaux, par respect pour les personnes concernées. En ce sens, nous avons demandé aux médias de ne pas publier cette lettre», a précisé à TVA Nouvelles le Centre de services scolaires des Hautes-Rivières.
Ces écrits ont suscité l’émoi sur Internet, à un tel point que le Centre de services scolaire note que «c’est la première fois qu’une telle situation génère des propos injurieux, diffamatoires et menaçants exigeant une intervention policière».
Certaines personnes ont avoué être en désaccord avec la démarche, selon l’école. «Toutefois, ce qui semble préoccuper davantage les parents est les propos inacceptables provenant de personnes qui se sont permis de la diffuser et de la commenter sur les réseaux sociaux», a ajouté le CSSDHR.
La directrice générale du CSS des Hautes-Rivières, Marie-Claude Huberdeau rassure que des mesures avaient été mises en place pour assurer un bon déroulement. Ainsi, une sexologue est présente à l’école pour répondre aux questionnements des élèves.
«Souvent, les gens ont peur qu’être en contact avec une personne LGBTQ+ va rendre la personne LGBTQ+, ce qui est complètement absurde! Ce n’est pas le fait d’avoir une enseignante non binaire qui va rendre les enfants non binaires», indique Olivia Baker, chargée de programmes à la Fondation Émergence.
Une enquête policière a été ouverte dans ce dossier.
Des réactions jusqu’à l’Assemblée nationale
«On se calme là. Il n’y a pas de raisons de commencer à intimider, insulter et menacer qui que ce soit. Il faut réfléchir à une façon d’appeler ou nommer un membre du personnel scolaire qui ne se considère ni Monsieur et ni Madame», mentionne le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.
Le chef du Parti québécois, lui, offre une différente opinion. «Supposons que moi, mon identité de genre veut qu’on m’appelle Y ou W, je ne peux pas l’imposer aux autres», conclut Paul Saint-Pierre Plamondon.
Du côté de Ruba Ghazal de Québec solidaire, c'est une situation très inquiétante. «Je trouve ça extrêmement inquiétant... Quel exemple ça donne à nos enfants? C'est vraiment de sensibiliser tout le monde à cette réalité là pour qu'on ne se retrouve pas dans une situation aussi inacceptable», indique-t-elle.
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