Andréanne Marquis: une influenceuse en mission sociale

Valerie Lesage
Je remarque chez les jeunes d’aujourd’hui un réel engagement à entreprendre différemment pour avoir un impact positif sur l’environnement ou dans leur communauté. Et c’est vraiment beau à voir !
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Avant de rencontrer Andréanne Marquis, gagnante d’Occupation Double Californie en 2012, fondatrice de Womance et des cosmétiques Sans façon, j’avoue ne pas avoir imaginé autant de profondeur et d’efforts pour changer le monde. Je n’ai jamais regardé l’émission, j’étais juste prise dans un préjugé face à l’image des influenceurs de téléréalité.
Andréanne a grandi à L’Isle-Verte, elle a étudié en communication et elle a eu le goût de faire OD pour pouvoir enfin prendre l’avion, elle qui n’était jamais allée plus loin qu’Ottawa.
Après, elle a été attachée de presse adjointe de l’ancien ministre de l’Éducation Yves Bolduc, tout en ayant des milliers d’abonnés sur Instagram. Personne à l’époque ne rémunérait les influenceurs et Andréanne cherchait un moyen de monnayer sa notoriété. Tant qu’à montrer les vêtements des autres, pourquoi pas les siens ? C’est ainsi que Womance est née en 2015.
« La première semaine, on a vendu deux chandails ! » se rappelle l’entrepreneure en riant, car les débuts n’ont pas été magiques.
Mode inclusive
Pour stimuler les ventes, Andréanne a eu l’idée de boutiques éphémères ; neuf villes en douze mois, et des femmes qui attendaient l’ouverture par dizaines le mardi matin. C’est ce qui a donné l’envol au projet, car les clientes pouvaient toucher les vêtements et reconnaître leur qualité.
Évidemment, plus tard, la pandémie a favorisé l’entreprise, déjà rompue aux ventes web.
Mais le plus intéressant dans l’histoire d’Andréanne, c’est son dévouement. Elle commence à offrir ses collections de XS à 3XL et ça tient plus de la mission sociale que de la rentabilité parce que les manufacturiers haussent considérablement le prix des vêtements très grands. Mais pourquoi les tailles fortes devraient-elles s’habiller tristement, se demande-t-elle ?
« Je ne peux pas faire comme si je ne les voyais pas. Oui, je prends un risque parce qu’on doit acheter des grandes quantités, mais avec la croissance de l’entreprise, je le vois comme une responsabilité », dit celle qui veut créer une mode inclusive.
Womance a aussi mis en place une plateforme automatisée pour permettre aux clientes de revendre leurs vêtements Womance usagés, puis être repayées en cartes cadeaux. C’est très novateur.
« Bien sûr que c’est moins payant que de vendre des vêtements neufs, mais on n’est pas toujours obligés de faire des choses pour les gros sous. On fait des choses qui sont bonnes pour la communauté, » dit-elle.
Cosmétiques véganes
Andréanne est allée jusqu’à envoyer dans ses colis des messages d’incitation au vote lors des dernières élections fédérales ! Chaque commande est accompagnée d’un merci signé à la main.
Si on veut concurrencer Amazon, l’efficacité est de mise, mais surtout il faut créer un sentiment d’appartenance à une communauté, considère l’entrepreneure. Pour ça, il faut prendre soin des gens.
En octobre dernier, elle lançait sa ligne de cosmétiques véganes fabriqués au Canada.
Une aventure plus complexe qu’elle l’avait anticipé, et avoir prévu l’essor fulgurant de Womance, la jeune femme aurait attendu.
Les pharmacies courent après elle, mais elle veut être sûre de pouvoir livrer la marchandise avant de dire oui.
« Je fais très peu de choses pour le paraître. Avoir l’air d’une grosse entreprise ne m’intéresse pas. Ce qui m’anime, c’est de bien faire les choses. »
Womance
◆ Année de fondation : 2015
◆ Fondatrice : Andréanne Marquis
◆ Lieu du siège social : QUÉBEC
◆ Secteur d’activité : Mode
◆ Nombre d’employés : 35
PROFIL D’ANDRÉANNE MARQUIS
- Poste : Propriétaire
- Âge : 31 ans
- Scolarité : Communication, Université d’Ottawa