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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Une militante hongkongaise fustige la prime offerte pour sa capture

AFP
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Agence France Presse

2023-12-16T06:54:24Z
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Une militante hongkongaise réfugiée aux États-Unis depuis 2020 a dénoncé vendredi comme une tentative d'intimidation l'annonce par les autorités de ce territoire chinois de récompenses offertes pour sa capture et celle de quatre autres dissidents. 

Les autorités de Hong Kong «ont volontairement utilisé un moyen extrêmement public d'offrir des récompenses pour l'arrestation de militants à l'étranger», a déclaré Frances Hui au cercle de réflexion Hudson Institute à Washington.

«Elles ont voulu créer un effet dissuasif sur [les dissidents] et nous isoler», a-t-elle ajouté.

La police hongkongaise a offert jeudi des récompenses s'élevant à un million de dollars de Hong Kong (environ 171 000$) pour toute information menant à la capture de cinq militants vivant à l'étranger, les accusant de crimes contre la sécurité nationale.

Londres a qualifié ces mises à prix de «menace pour notre démocratie et nos droits humains fondamentaux», tandis que Washington a condamné «un mépris flagrant» des normes internationales, soulignant que «les autorités de Hong Kong n'ont aucune compétence à l'intérieur des frontières des États-Unis».

Dans un nouveau communiqué vendredi soir, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré que les États-Unis s'opposaient «fermement à toute tentative d'intimider et de réduire au silence les individus qui ont choisi de prendre résidence aux États-Unis».

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Avec cette annonce, «les autorités hongkongaises démontrent leur mépris pour les normes internationales et les droits humains à Hong Kong, et la détérioration de la tradition de respect de l'État de droit dont cette ville était si fière», a déclaré le secrétaire d'État américain.

Appel à des sanctions  

Frances Hui a déclaré vendredi porter le deuil de sa grand-mère, mais qu'à la douleur de cette perte s'ajoutait celle de ne pas pouvoir assister aux funérailles en raison de ces mises à prix.

«C'est l'une des choses que beaucoup d'entre nous en exil devons accepter et faire avec; à savoir ne pas pouvoir passer du temps et être là pour les gens qui comptent dans nos vies», a déclaré la militante d'une voix tremblante.

Elle s'est néanmoins engagée à continuer sa campagne en faveur de sanctions contre des hauts responsables hongkongais et chinois.

«J'appelle la communauté internationale, et particulièrement les États-Unis, le Royaume-Uni, et l'Australie -- où résident les individus objets d'une prime -- à lutter contre la répression transnationale, l'ingérence et les violations internationales des droits humains venant du Parti communiste chinois», a déclaré Frances Hui.

Les cinq militants prodémocratie vivent à l'étranger depuis que Pékin a imposé à Hong Kong, en 2020, une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019.

Avant le communiqué d'Antony Blinken, la Chine avait fustigé vendredi les "intentions malveillantes" des États-Unis et du Royaume-Uni à la suite de leur condamnation des primes offertes.

«En encourageant ces individus opposés à la Chine et qui veulent semer le désordre à Hong Kong, les États-Unis et le Royaume-Uni dévoilent leurs intentions malveillantes de semer la pagaille à Hong Kong», a réagi lors d'un point presse régulier Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

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