Une gifle qui a légitimé la victimisation et la vengeance
TVA Nouvelles
Pour le docteur en psychologie, auteur et conférencier Guillaume Dulude, la gifle assénée par Will Smith à Chris Rock, en pleine cérémonie des Oscars, n’a rien d’un geste isolé et banal.
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Il estime que c’est le résultat du fort courant de victimisation qui souffle depuis un moment, particulièrement en Amérique du Nord.
«Lorsqu’une personne est offensée, il y a maintenant de nouvelles règles sociales qui indiquent qu’on peut se venger dans l’instant présent avec un geste physique», affirme Guillaume Dulude.
Ce dernier soutient que les Oscars ne constituent pas un monde parallèle du nôtre, mais bien une extrapolation de ce qui se passe dans la société.
Pour cette raison, l’incident de dimanche aura inévitablement des répercussions sur le reste de la population.
«Je pense que ça être de plus en plus extrême. Le geste violent va être proportionnel au sentiment d’être victime ou au sentiment d’injustice. Plus on fait la promotion d’injustices, plus on fait la promotion de cette violence-là. On est dans une pente qui est très dangereuse», clame M. Dulude.
Le docteur en psychologie déplore particulièrement l’absence de réaction négative de la part de la foule, mais aussi de l’Académie, à la suite de la gifle de Will Smith.
En commettant un crime, l’acteur a rallié une bonne partie de la salle, qui a désigné le couple Pinkett-Smith comme la vraie victime et a cautionné le geste du comédien de 53 ans.
«La réaction des acteurs et du public qui ont fait une ovation à Will Smith, c’est presque plus grave que le geste de Will Smith», estime Guillaume Dulude.
Ce dernier ajoute que sans leadership social fort, cette tendance à la victimisation et à la vengeance ne peut qu’augmenter.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.