Une géante surprise


Stéphane Cadorette
Les Giants ont remporté quatre matchs en 2021. Les voilà cette saison avec le même nombre de victoires, en seulement un mois. En battant les Packers, ils se sont assurés d’aller chercher quelque chose qu’ils ne recevaient toujours pas jusqu’ici : le respect.
En ayant gain de cause au compte de 27-22 à Londres, les Giants ont démontré qu’ils pouvaient être pris au sérieux. Malgré leur bon début de saison, ils avaient profité de duels face aux Titans, Panthers et Bears pour se monter une fiche intéressante.
Il y a des victoires attendues et d’autres qui étonnent. Face aux Packers, qui étaient favoris par huit points pour l’emporter, les G-Men ont en quelque sorte légitimé leur dossier de quatre victoires et une défaite.
Ce qui impressionne par-dessus tout, c’est la manière dont les Giants se sont battus. Ils arrivaient dans cette rencontre avec un quart-arrière, Daniel Jones, qui se remettait d’une blessure à la cheville.
Jones était par ailleurs privé de quatre receveurs, soit Kenny Golladay, Sterling Sherpard, Wan’Dale Robinson et Kadarius Toney.
Avec Darius Slayton (6 réceptions, 79 verges), Marcus Johnson (3 réceptions, 35 verges), Richie James (2 réceptions, 16 verges) et David Sills (2 réceptions, 12 verges), il a fait des miracles en terminant le match avec 217 verges de gains et 21 de ses 27 passes complétées.
Il ne s’agit évidemment pas de chiffres extraordinaires, mais considérant avec qui il allait à la guerre, en plus de l’avoir fait en jouant blessé, il faut saluer l’effort. Avant ce match, Slayton ne comptait qu’une seule réception cette saison.
Malgré tout ce qui jouait contre eux, les 27 points inscrits face aux Packers constituent leur plus haut total cette saison.
Encore Barkley
Si Jones a fait du bon travail dans des circonstances pas évidentes, que dire du porteur Saquon Barkley? Sa renaissance se poursuit de plus belle, après une campagne 2020 sabotée par une blessure et celle de l’an passé qui semblait confirmer sa chute.
Il a bouclé le match avec 70 verges au sol et 36 via les airs en plus d’inscrire le touché victorieux, lui qui avait pourtant dû quitter temporairement la rencontre en raison d’une blessure à l’épaule. En voilà un autre qui a refusé de lancer la serviette.
La défense a aussi joué un rôle clé dans cette victoire en apportant les ajustements nécessaires en deuxième demie. Le blitz n’affectait pas Aaron Rodgers en début de match et Wink Martindale, en coordonnateur défensif aguerri, a su revoir son plan.
Sur la dernière séquence offensive des Packers, Kayvon Thibodeaux et Xavier McKinney ont tour à tour rabattu des passes de Rodgers pour mettre fin aux émissions. Thibodeaux, un choix de premier tour, n’a toujours pas enregistré un sac du quart, mais il a constamment menacé dans ce duel. C’est fort encourageant pour les Giants.
L’effet Daboll
Les Giants connaissent leur meilleur début de saison depuis 2009, quand ils avaient amorcé leur campagne avec cinq victoires. L’arrivée de l’entraîneur-chef Brian Daboll n’est certainement pas étrangère à ce départ canon.
Daboll a connu beaucoup de succès auparavant à Buffalo comme coordonnateur offensif des Bills, mais il était légitime de se demander à quel point il allait se débrouiller avec un alignement vastement inférieur chez les Giants.
La saison est encore bien jeune et l’équipe n’est pas à l’abri d’un effondrement, mais jusqu’ici Daboll semble rassembleur. Il ose et se montre créatif, notamment à sa manière d’utiliser Barkley en formation «Wildcat».
Au premier match de l’année, ses Giants ont comblé un déficit de 13 points pour venir à bout des Titans grâce à un converti de deux points. Hier, ils tiraient de l’arrière par 17-3 avec seulement 22 minutes écoulées.
Cette équipe, contrairement à celle des années passées, semble avoir la volonté de s’accrocher, peu importe les éléments qui jouent contre elle.
Les Packers se cherchent
Un mot, en contrepartie, sur cet autre match peu convaincant des Packers. D’accord, ils voguaient sur une séquence de trois victoires, mais avec un brin de recul, ce n’était pas exactement glorieux. Ils ont eu raison des Bears incapables de quoi que ce soit en attaque, des Buccaneers qui étaient décimés et des Patriots avec leur troisième quart-arrière.
Rodgers et sa bande ont l’habitude de s’ajuster et de trouver leur rythme de croisière après des départs difficiles, mais jusqu’à maintenant, tout est à construire entre le quart-arrière et ses receveurs sur le plan de la chimie.
Et surtout, comment une défense avec autant de talent a pu accorder autant de points à une attaque si décimée? Il y a parfois de ces mystères insolubles...
5 moments clés
1. Les arbitres s’en mêlent...
La fin du match entre les Falcons et les Buccaneers a été marquée par des controverses liées à l’arbitrage. Tirant de l’arrière par six points avec 2 min 56 s à jouer, les Falcons semblaient en voie de reprendre le ballon quand Grady Jarrett a réussi un sac du quart aux dépens de Tom Brady. Le plaqué, tout ce qu’il y a de plus propre, a cependant résulté en punition pour Jarrett, qui n’était clairement pas méritée. Les Bucs ont ainsi pu poursuivre leur séquence et écouler le temps. Sur le jeu d’avant, une interférence flagrante n’avait pas été appelée sur Dee Alford, des Falcons. Bref, c’est comme si les arbitres avaient voulu effacer une décision horrible par une autre décision encore pire. Gênant! Spécifions qu’il s’agissait de l’équipe d’officiels de Jerome Boger, qui avait été rayée des séries en janvier dernier à la suite du match difficile entre les Raiders et les Bengals.
2. Artiste de la bombe
Les Bills ont servi une sévère correction aux Steelers et ils n’ont pas mis de temps à se mettre en marche. Après un retour de botté d’envoi qui a presque tourné au cauchemar, ils ont amorcé leur première série le dos au mur, à leur ligne de deux. Sur le troisième jeu, Josh Allen a repéré Gabriel Davis loin sur le terrain pour une bombe qui a résulté en un touché de 98 verges. Il s’agit du plus long jeu offensif dans l’histoire des Bills, tandis que les Steelers n’avaient pas accordé un aussi long jeu depuis 1966.
3. Encore Brissett
Il y a un nouveau roi dans la NFL au chapitre des interceptions crève-cœur et c’est Jacoby Brissett qui est le malheureux élu. Le quart-arrière des Browns avait les siens à la porte des buts, en retard par deux points, avec 2 min 55 s à jouer. Il a tenté une passe qui a été interceptée par Alohi Gilman. Brissett a lancé trois interceptions cette saison et les trois étaient dans les trois dernières minutes de jeu. Les Browns ont obtenu une autre opportunité dans les deux dernières minutes mais une tentative de placement de 54 verges de Cade York a avorté.
4. Dantzler sauve la mise
Face aux Bears, les Vikings se sont forgé une avance de 21-3 au deuxième quart, mais les Bears sont tranquillement revenus dans le coup pour se rapprocher. Avec une avance de 29-22 en fin de match, les Mauves voyaient leurs rivaux de division progresser avec le ballon pour tenter de niveler la marque. Le quart des Bears Justin Fields a rejoint l’ex-Vikings Ihmir Smith-Marsette en territoire des Vikings, mais après avoir raté son plaqué, le demi de coin Cam Dantzler s’est relevé pour littéralement arracher le ballon des mains du receveur. Un vol de possession qui a assuré la victoire aux Vikings.
5. Trois de suite pour les Titans
Les Titans ont bien rebondi de leur début de saison boiteux, eux qui avaient perdu leurs deux premiers matchs. Les voilà au premier rang de leur division après avoir signé leur troisième victoire de suite, même si ce ne fut pas de tout repos. Avec une avance de quatre points en fin de match, ils ont eu une petite frousse quand les Commanders ont traversé le terrain sur une poussée de 18 jeux sur 87 verges. À la porte des buts, Carson Wentz a toutefois été intercepté par le secondeur David Long à une verge des buts. C’était la conclusion rêvée pour Long, qui a connu un fort match avec 11 plaqués et une passe rabattue.
LES GAGNANTS DE LA SEMAINE
- Les Jets
Grosse victoire face aux Dolphins! Mine de rien, les Jets sont 3-2 et logent au deuxième rang dans leur division. Qui l’eut cru? Le porteur recrue Breece Hall a contribué avec 197 verges de gains (au sol et par la passe).
- Austin Ekeler
Le porteur des Chargers a transporté les siens face aux Browns avec 173 verges au sol et un touché, en plus de 26 verges par les airs et un deuxième touché. Il a très mal débuté la saison, mais semble retrouver le droit chemin.
- Josh Allen
Un total de 424 verges par les airs, quatre passes de touchés, avec un petit extra de 42 verges au sol... Un spécial Josh Allen, quoi!
- Taysom Hill
Le quart-arrière/porteur/ailier rapproché/un peu de tout des Saints a frappé fort face aux Seahawks avec une passe de touché en plus de trois touchés au sol (9 courses, 112 verges). Il a aussi recouvert un échappé sur les unités spéciales. Quand ce couteau suisse fonctionne, ce n’est pas qu’un peu!
- Micah Parsons
Même s’il était incommodé par une blessure à l’aine, le formidable secondeur des Cowboys a dominé avec deux sacs. Le tandem qu’il forme avec DeMarcus Lawrence est redoutable. Au risque de se répéter, ce n’est pas Cooper Rush qui fait gagner les Cowboys, mais une défense qui joue extrêmement bien.
LES PERDANTS DE LA SEMAINE
- Les Dolphins
On ne sait pas quand Tua Tagovailoa va revenir. Son substitut Teddy bridgewater est à son tour dans le protocole des commotions cérébrales. Sensation de l’heure après leur victoire face aux Bills, les Dolphins sont médiocres depuis.
- Les Jaguars
Il suffisait de s’émouvoir un brin après leurs deux victoires pour que les Jaguars redeviennent les Jaguars. Trevor Lawrence a commis sept revirements à ses deux derniers matchs.
- Les Seahawks
Malgré une belle production offensive, les Seahawks ont été coulés par leur défense atroce. Dans les deux dernières semaines, ils ont concédé 45 et 39 points.
- Matthew Stafford
Ce n’est pas son jeu qui l’envoie dans cette rubrique des perdants de la semaine, mais le fait qu’il se fait violemment tabasser à chaque semaine. Pauvre lui! Face aux Cowboys, il a été victime de cinq sacs et a été rabattu au sol à 11 reprises. La ligne offensive est incapable de le protéger.
- Baker Mayfield
Le quart-arrière des Panthers a joué toute l’année dernière avec une épaule démolie. Ça expliquait en partie son rendement décevant. Cette saison, il n’a aucune excuse et il semble avoir perdu tous ses moyens. Il n’a jamais si mal joué. Son poste de partant tient à un fil.