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Monde

Une «flotte fantôme» en Russie pour exporter du pétrole

AFP
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TVA Nouvelles

2022-12-07T21:02:00Z
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La Russie se serait procurée plus d’une centaine de vieux pétroliers, surnommés «flotte fantôme» par des experts en commerce maritime, afin d’atténuer l'impact des sanctions occidentales sur ses exportations de pétrole, selon le Financial Times.

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Des courtiers maritimes rapportent avoir reçu plusieurs commandes anonymes pour des pétroliers vieux de 12 à 15 ans en fin de vie utile et estiment que ces bateaux seraient achetés par la Russie.

«Ce sont des acheteurs avec qui nous, en tant que courtiers expérimentés, ne sommes pas familiers, explique au quotidien britannique le chef de la recherche sur les pétroliers pour la firme Braemer, Anoop Singh. Nous estimons que la majorité de ces pétroliers seraient destinés à la Russie.»

La société de recherche énergétique Rystad estime quant à elle que la Russie pourrait s’être procuré plus de 100 nouveaux pétroliers en 2022, dont plusieurs réaffectés du Vénézuéla et de l’Iran.

Selon des experts, cette «flotte fantôme» aurait pour effet d’atténuer les effets des sanctions occidentales sur ses exportations, car elles dépendent en grande partie du transport par voie maritime.

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Ce stratagème ne serait cependant pas en mesure de complètement contourner les nouvelles sanctions de l’Union européenne et du G7 qui sont entrées en vigueur le 5 décembre et qui empêchent les assureurs de couvrir les pétroliers transportant du pétrole russe, sauf s’il est vendu en deçà d’une limite de prix.

Cela force donc la Russie de se tourner vers des pays comme la Chine, l’Inde et la Turquie pour ses exportations.

Les trajets seraient donc plus longs pour les pétroliers, ce qui explique en partie la nécessité pour Moscou de s’en procurer davantage.

Le nombre de bateaux nécessaires pour que la Russie puisse maintenir son rythme d’exportation est cependant «hallucinant», estime l’expert en exportations pétrolières russes à l’université Harvard, Craig Kennedy, en entrevue avec le Financial Times.

«Ils peuvent essayer bon nombre de stratagèmes, mais il y a simplement trop de pétrole à exporter, dit-il. Ils vont avoir du mal à opérer à l’échelle nécessaire pour garder l’entièreté de leurs exportations à l’abri des limites de prix.»

La Russie pourrait donc avoir du mal à maintenir son rythme d’exportation début 2023, alors que d’autres sanctions devraient entrer en vigueur, ce qui aurait pour effet de faire augmenter le prix du baril. 

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