Une fin de semaine de 75 000 $ aux États-Unis


Rodger Brulotte
Le pilote d’automobile Marc-Antoine Camirand est natif de Saint-Léonard-d’Aston, la mecque du softball au Québec, située dans la MRC de Nicolet–Yamaska.
Marc-Antoine est reconnu pour sa domination en NASCAR Canada et surtout pour ses performances au Grand Prix de Trois-Rivières, car il est le pilote le plus titré de l’événement. Une fois la saison 2024 terminée, il a remporté son second titre de champion en NASCAR Canada. Cette année, il a débuté la saison en beauté avec une victoire à la première course de la série NASCAR Canada, qui a lieu au Canadian Tire Motorsport Park (Mosport).
En Formule 1600 à l’âge de 17 ans, il devient le plus jeune champion de l’histoire au Canada, remportant également les deux plus grandes courses de la saison, soit à Montréal et à Trois-Rivières. Il a remporté en deux occasions le trophée Gilles-Villeneuve, qui est décerné à la personne s’étant le plus démarquée à l’extérieur du Canada. Il sera toujours reconnaissant envers Jean-Claude Paillé de GM Paillé, qui a cru en lui et qui lui a permis de poursuivre sa carrière.
En un instant, une fin de semaine de 75 000 $ aux États-Unis.
L’un de mes objectifs ou de mes rêves, c’est de participer à une course NASCAR aux États-Unis, mais cela implique un coût. Pour atteindre mon objectif, le montant serait au minimum de 75 000 $ US (102 872 CA $). En attendant, j’espère et je rêve, mais qui sait, tout peut arriver dans la vie.
Ta passion pour la course automobile a commencé à un jeune âge.
J’étais jeune, mais j’ai aimé le frisson de la vitesse dès l’âge de huit ans. J’ai fait mes débuts en karting, ma première marche vers une carrière de pilote d’automobile.
Ton père t’a donné le goût d’être un pilote de voiture.
Mon père, Jean-Guy, est mécanicien de voitures de course et possède toujours son propre atelier de mécanique dans la cour de notre maison.
Un pilote à la retraite t’a donné ta première voiture de karting.
Mon père lui avait fourni sa voiture et tout au long de sa carrière, il a été son mécanicien comme pour plusieurs autres pilotes. Le regard de mon père approuvait que j’accepte son offre.
Tu as commencé à conduire dans la cour de la maison familiale.
J’ai passé des heures à rouler, consommant des réservoirs entiers, parfois jusqu’à l’excès, sur le terrain familial, que j’avais transformé en piste de course.
Ton jeune âge ne t’a jamais empêché de gagner.
J’ai gagné plusieurs compétitions et j’ai même été champion canadien dans les catégories junior et senior lors de la même année. Imaginez-vous un jeune gamin qui était meilleur que des adultes.
Chaque membre de ta famille t’a soutenu à sa façon.
Commençons par ma sœur, Marianne, qui est trop souvent oubliée. Quand tu participes à des courses à l’âge de huit ans, vos parents vous suivent et mes parents n’étaient pas différents des autres. Ce qui signifie malheureusement que ma sœur n’a pas eu d’autre choix que de suivre, même si parfois elle préférait être ailleurs.
Tes parents ont fait beaucoup de sacrifices pour toi.
Presque sept jours sur sept, mon père travaillait dans son atelier de mécanique, réparant des voitures ou construisant des voitures pour d’autres et pour moi, sans oublier qu’il entretenait aussi les moteurs. Cependant, les autres payaient alors que mes parents prenaient en charge les miennes.
Ta mère a quitté l’enseignement pour rejoindre l’entreprise familiale.
Je ne sais pas si ma naissance a influencé sa carrière, mais peu de temps après, ma mère, Céline, est devenue la comptable de l’entreprise familiale.
Quelles étaient les vacances familiales pour vous trois ?
Au début de ma jeunesse, nous allions souvent au Nouveau-Brunswick, mais par la suite, la plupart de nos voyages en famille consistaient à accompagner mon père dans les différentes régions du Québec où l’une de ses voitures ou l’un de ses pilotes participaient à des courses.
Ton père était spécialisé dans la réparation des voitures BMW.
J’étais très heureux, car j’avais toujours pensé qu’un jour ma première voiture serait une BMW. Dès lors, j’ai compris qu’il ne fallait pas rêver trop grand.
Tu te souviendras toujours du jour où ton père t’a donné les clés de ta première voiture.
J’attendais impatiemment les clés de la voiture, car je m’imaginais impressionner mes amis en me pavanant devant eux au volant de ma BMW. Quelle erreur phénoménale de ma part ! Il s’agissait plutôt d’une voiture usagée Honda, quatre portes. Cependant, je peux vous confirmer que c’était une voiture robuste que j’ai conduite pendant plusieurs centaines de milliers de kilomètres.
Tu veux remettre au sport automobile.
Mon objectif est de redonner à mon sport. Avec le soutien de Jean Paillé, je vais réaliser mon souhait. Dès cette année, nous financerons un jeune pilote qui participera à différentes compétitions. Qui sait, un de ces jeunes pourrait devenir mon successeur.
Le moment le plus précieux pour toi avant une course.
Sans aucun doute lorsque je lève mes yeux vers la foule et que je vois mon père et ma mère debout pour m’encourager.
Tu as deux magnifiques enfants.
Ma fille, âgée de 15 ans, est une véritable combattante. À sa naissance, la nouveau-née avait la méningite. Elle n’a jamais cessé de se battre pour sa vie. Aujourd’hui, elle est en santé et parmi les meilleures de sa classe. Mon fils, 13 ans, est comme moi, un passionné de voitures. Lorsqu’il dispute une course la même journée que moi, je ne cesse de penser à lui.
Cela aurait été tellement facile pour toi d’abandonner.
Pour mon épouse, Sophie, c’était hors de question. Même dans les moments difficiles, elle a toujours su m’encourager, sans jamais me faire sentir que la situation financière était tendue. Sophie est une femme déterminée, qui n’abandonne jamais, tout comme notre fille l’a démontré dès sa naissance.